Une sulfureuse histoire d’adultère a atterri hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Épouse d’un émigré, A. Konté filait le parfait amour avec son beau-frère, B. Ndiaye (époux de la sœur de son mari). Pour justifier cette relation coupable qui a duré cinq longues années, la mère de trois enfants accuse son amant de l’avoir maraboutée. Les deux amoureux vivaient sous le même toit à Pikine.
A. Konté, 34 ans, a mal géré l’absence de son mari qui était parti à l’étranger pour mieux gagner sa vie et entretenir sa famille. Rongée par la solitude, elle noue une relation amoureuse avec le mari de sa belle-sœur, B. Ndiaye. La complicité entre les deux amants avait fini par faire douter le voisinage qui soupçonnait déjà une relation coupable entre eux. Le secret a fini par être découvert avec le retour du mari cocu, car la dame avait fui le domicile conjugal pour se rendre à Touba, quand son époux lui a annoncé son retour au bercail, après cinq années de durs labeurs à l’étranger. Dépité, son conjoint lui accorde le divorce. Voulant coûte que coûte laver son honneur, A. Konté déclenche des poursuites judiciaires contre son petit-ami pour charlatanisme, collecte et détention d’images obscènes.
« On vivait en concubinage à Yeumbeul… »
Retraçant le film de sa mésaventure hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, la partie civile révèle que B. Ndiaye lui a déclaré sa flamme avant le voyage de son mari. Mais, elle l’avait sévèrement recadré. Quelque temps après, il lui propose de l’aider à assurer un bel avenir dans son ménage. C’est ainsi qu’il l’a conduite auprès de plusieurs marabouts, lesquels lui donnaient des potions magiques. Sachant qu’il l’a atteinte mystiquement après le voyage de son conjoint, le mis en cause l’invite dans une chambre qu’il avait louée. « Notre histoire d’amour a démarré ce jour-là. Nous avons entretenu des rapports sexuels à plusieurs reprises, car je n’étais pas lucide. Il me donnait des poudres », a-t-elle conté. « Quand mon mari m’a annoncé son retour cinq ans plus tard, il m’avait ordonné de rentrer à Touba chez ma tante. Le jour où mon époux devait me rejoindre dans la ville sainte, il m’a aussi interdit de le recevoir. Je me pliais à ses quatre volontés. On vivait ensuite en concubinage dans une chambre qu’il avait louée à Yeumbeul », a-t-elle regretté. Pis, la mère de trois enfants a appris que le prévenu filmait leurs ébats sexuels à son insu. Des images que sa fille aînée a malheureusement visionnées un jour.
Le polygame revendique son amour sincère pour la partie civile
Marié à trois épouses et père de deux enfants, le prévenu a clamé haut et fort son amour pour la plaignante. A l’en croire, il a commencé à sortir avec elle après son divorce. « Je ne l’ai jamais amenée chez un marabout. C’est sa tante F. Diagne qui m’avait promis de me donner sa main. Ainsi, je me rendais chez elle à Touba. J’avais l’intention de l’épouser en quatrième noce », a-t-il dit, toute honte bue. Pour la collecte et la détention d’images obscènes, le commerçant de 43 ans a soutenu que c’est la partie civile qui filmait leurs parties de plaisir. « Elle m’envoyait ensuite les vidéos via WhatsApp », s’est-il défendu.
L’avocat de la partie civile a estimé que les faits ne souffrent d’aucune contestation. A cet effet, Me Abdy Nar Ndiaye a réclamé 2,5 millions FCFA, en guise de réparation. La déléguée du procureur qui avait du mal à croire à la version de la partie civile, a requis l’application de la loi. Pour la défense, aucune preuve n’a été rapportée pour justifier la détention du prévenu. La robe noire a ainsi plaidé la relaxe. Écroué depuis le 11 mars 2022, le prévenu sera édifié sur son sort le 29 mars prochain.
KADY FATY