Alors que l’offensive russe en Ukraine se poursuit, Kiev continue de chercher des alliés. La majorité des pays occidentaux ont ouvertement montré leur soutien à l’Ukraine. Mais sur le continent africain, ou de nombreux pays sont historiquement proches de la Russie, les soutiens à l’Ukraine sont rares, comme le constate l’ambassadrice du pays en Afrique du Sud.
« Vous verrez qu’il y a un sentiment très fort des Sud-Africains sur le fait que la Russie est l’URSS et qu’ils sont très insistants dans la lutte contre l’apartheid et le colonialisme. La seule chose que nous oublions, c’est qu’il y avait quinze pays au sein de l’URSS, et beaucoup de dirigeants actuels du pays étudiaient également en Ukraine. Nous avons perdu cette occasion de parler fort de ce récit après 1991, parce que la Russie en a pris tout l’héritage et que nous essayions de construire notre État, nous développions notre économie, nos relations dans la région et l’Afrique n’était évidemment pas notre priorité », explique Liubov Abravitova.
Selon elle, jusqu’ici, l’Ukraine accueillait 16.000 étudiants africains. Mais le fait que beaucoup de pays africains n’ont pas d’ambassade à Kiev, mais plutôt à Moscou, ce qui complique leur évacuation. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a reconnu que les ressortissants africains avaient rencontré des difficultés aux frontières.
»Ils ne cèdent maintenant la place qu’aux Ukrainiens, il y a différentes procédures, et pour les Ukrainiens, de ce que je sais, il a été décidé au moins par le gouvernement polonais qu’ils les laissent rentrer dans le pays. N’oubliez pas qu’en Ukraine, nous avons un certain nombre d’étrangers illégaux et il s’agit évidemment d’une préoccupation majeure pour l’Union européenne », poursuit l’ambassadrice.
Mercredi, l’ONU a adopté une résolution qui « exige que la Russie cesse de recourir à la force contre l’Ukraine ». Plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud, se sont abstenus de voter.