Pour avoir bradé 27 conteneurs de la société Maersk Line, Mansour Diop encourt un an d’emprisonnement ferme. Le patron de la société Proxy Sarl comparaissait hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar pour abus de confiance portant sur la somme de 113 millions FCFA. Ses quatre complices présumés risquent, eux, six mois ferme pour recel et complicité d’abus de confiance.
Le 9 septembre 2021, la société Maersk Line avait saisi les enquêteurs d’une plainte, après avoir constaté le non-retour de ses 27 conteneurs que l’entreprise Proxy Sarl avait reçus, à titre de louage. Des investigations entreprises, un conteneur a été retrouvé à Thiaroye et il commençait à être peint. Deux autres ont été retrouvés entre les mains de la dame Mariama Diop, à la Cité Keur Gorgui. Cette dernière a révélé les avoir acquis auprès de Mina Gomis. C’est dans ces circonstances que les enquêteurs avaient réussi à interpeller toutes les personnes impliquées dans le bradage des conteneurs. Poursuivis pour abus de confiance, complicité dudit chef et recel, les prévenus ont été jugés hier, par le tribunal correctionnel de Dakar. D’après le représentant du Ministère public, Mansour Diop n’a pas contesté avoir reçu les conteneurs, à titre de louage au cours de son interrogatoire. « Avant d’ajouter les avoir vendus parce qu’il avait constaté qu’ils étaient endommagés, alors que cet argument ne tient pas. Il ne devait pas prendre cette initiative parce que c’est une aberration. Il a été aidé dans cette entreprise par Badou Ndoye. Et celui-ci a dit à la barre qu’il est engagé comme chauffeur par Mansour », a-t-il exposé. A l’en croire, c’est Ibrahima Diop qui a acheté les conteneurs, avant de les revendre. « Lorsque Mansour Diop a été interpellé, Momar Ndiaye a dit à Ibrahima Diop d’organiser son injoignabilité », a souligné le parquetier. Poursuivant, il indique que Mina Gomis a affirmé avoir acheté les conteneurs auprès d’Ibrahima Diop. « Il l’a fait parce que le prix était abordable et il a fait des bénéfices lorsqu’il les a revendus. Il n’a pas cherché à ce qu’il lui fasse une décharge. Quant à Mariama Diop, elle dit qu’elle s’était entourée de garanties en demandant une décharge et a payé par chèque. Allant même jusqu’à dire qu’elle a exposé les conteneurs à la vue de tout le monde. On ne peut pas parler de mauvaise foi pour une personne qui a acheté avec un chèque », a-t-il estimé. Après avoir sollicité la relaxe pour Mariama Diop, le Ministère public a requis un an ferme contre Mansour Diop. Pour la répression de Momar Ndiaye, Ibrahima Diop, Badou Ndoye et Mina Gomis, il a sollicité six mois ferme.
« Mansour Diop s’est infiltré dans le circuit du transport… »
Devant le prétoire, Mansour Diop, 35 ans, a déclaré que la partie civile n’a jamais envoyé de mise en demeure à sa société pour la restitution des conteneurs. En plus, parmi les 11 conteneurs qu’il a reçus, 3 étaient endommagés. Transporteur de son état, Ibrahima Diop a soutenu avoir acquis les conteneurs à 1,2 million de francs l’unité. « Les portes étaient endommagées. Je les ai vendus à Mina Gomis à 1,3 million de francs l’unité. C’était la première fois que Mansour me vendait des conteneurs », a-t-il précisé. Mina Gomis a pour sa part, informé avoir cédé les 3 conteneurs à 3,5 millions de francs chacun.
Directrice d’une société, Mariama Diop a allégué avoir connu Mina Gomis par l’intermédiaire d’Ibrahima Diop. « J’ai acheté les deux conteneurs à 8,5 millions de francs. J’ai payé par chèque et il a apposé sa signature sur celui-ci. Depuis l’année dernière, je fais l’achat de ces conteneurs pour le transport et pour en faire des bureaux pour le personnel », a argué la quinquagénaire.
Prenant la parole, Me Pape Seyni Mbodji, a relevé que Mansour Diop a pris la ferme intention de s’infiltrer dans le circuit du transport pour commettre son forfait. « Il faut nous allouer la somme de 47 millions de francs si vous estimez qu’il s’agit de 11 conteneurs et non 27 », a sollicité le conseil de la société Maersk Line. Face aux dénégations des prévenus, la défense a plaidé la relaxe.
L’affaire est mise en délibéré au 17 mars prochain.
KADY FATY