Vers une semaine décisive dans le système éducatif sénégalais. Les syndicats d’enseignants vont en découdre avec l’État pour réclamer le respect des accords signés en 2018. Les potaches eux refusent cet état de fait et en appellent au sens des responsabilités..
Des débrayages suivis d’assemblées générales puis une grève totale le jeudi : les syndicalistes ont décidé de maintenir le boycott de toutes les évaluations et des activités d’éducation sportive et des cellules pédagogiques. Parmi les doléances, le système de rémunération, le respect du protocole d’accord du 30 avril 2018.
Ce septième plan d’action est mis en œuvre au moment où les potaches sont dans la rue pour protester contre les grèves des syndicalistes. Selon Mbaye Sarr, le Secrétaire général du Syndicat autonome de l’éducation et de la formation (Sadef ), ce 7e plan d’action sera d’abord entamé par le port de brassards rouges, avant une grève de 48h mardi et mercredi. « Nous demandons à tous les enseignants de respecter ce mot d’ordre, car le gouvernement, à commencer par le président de la République, n’a pas daigné appliquer les conclusions issues sur le système de rémunération, alors que les conclusions ont été soumises depuis décembre 2015 », dit-il. Autre difficulté, ce sont les enseignants décisionnaires qui, selon Mbaye Sarr, vivent des conditions difficiles et des situations précaires. « Nous voulons que le statut de ces enseignants soit modifié. Nous sommes en ordre de bataille pour que le gouvernement accepte enfin de relever le solde indiciaire des enseignants », renchérit Mbaye Sarr. Amar Kane, Secrétaire général du Syndicat de l’enseignement technique et de la formation professionnelle : « Il y a des points de revendication qui gangrènent la carrière des enseignants et cela est commun à tous les syndicats. Mais il faut avouer que dans le secteur de la formation professionnelle, il y a des points spécifiques qui doivent être pris en charge. Depuis trois mois que nous avons déposé notre préavis de grève, il n’y a pas eu d’échanges. » Parmi les points saillants, on ne peut pas comprendre, selon lui, qu’on ne puisse pas payer les indemnités de déplacement pour la correction des examens professionnels.
Les élèves dans tous leurs états
Du côté des potaches, c’est l’inquiétude. Ils demandent aux syndicats d’enseignants de penser à eux. « Nous sommes inquiets, nous peinons même à terminer les chapitres entamés. Nous n’allons pas être les agneaux du sacrifice », pestent les élèves qui, à Dakar, avaient opté de faire sortir leurs camarades des autres lycées et collèges. Ils seront dispersés à coups de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre à la place de l’Obélisque. « Nous interpellons l’Etat du Sénégal. Nous allons passer à une autre étape si la tutelle reste muette. Que les deux parties se retrouvent pour résoudre cette équation », poursuivent les apprenants.