Khalifa Sall, qui a perdu ses droits civiques, va se présenter à la prochaine présidentielle de 2024. L’ex maire de Dakar en a fait l’annonce lui-même.
Le leader de Taxawu Sénégal sera candidat à la prochaine présidentielle de 2024 et affirme se tenir prêt pour ces échéances futures.
Pour rappel, Khalifa Sall a été condamné à 5 ans de prison pour escroquerie aux deniers publics dans l’affaire de la »caisse d’avance » de la mairie de Dakar. Il a également été condamné à payer une amende de 5 millions FCFA pour les délits de faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux en documents administratifs et escroquerie portant sur des deniers publics.
S’il sera gracié par le président Macky Sall en septembre 2019, quelques mois après la présidentielle, il aura perdu, successivement, son mandat de maire de Dakar (acquis en 2009 puis renouvelé en 2014) et celui de député (remporté en 2017, depuis sa prison) et n’aura pu concourir à la présidentielle de 2019, sa candidature ayant été invalidé par le Conseil constitutionnel pour cause d’inéligibilité. Tout comme il aura cédé sa place à la tête de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), dont il était le secrétaire général, de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA) et de Cities Alliance, qu’il présidait.
Khalifa Sall a révélé que la coalition d’opposition Yewwi à laquelle il appartient s’est mise d’accord pour soutenir le mieux placé des candidats à l’issue du premier tour en 2024.
Selon Khalifa Sall, une victoire de l’opposition aux élections locales – prévues en janvier – est indispensable pour « dissuader définitivement » le président Macky Sall de se représenter en 2024. Il exprime sa crainte que le scrutin soit truqué par le pouvoir en place, tout en se refusant à le boycotter. Il accuse le pouvoir de créer un climat de tension propice à de nouvelles violences.
«Goor sa wakh dja »
A propos du débat sur le 3e mandat, Khalifa Sall demande au chef de l’État de tenir un langage clair aux citoyens. L’ex maire de Dakar rappelle à Macky Sall également l’importance du respect de la parole donnée. Dans une interview avec Rfi et France 24, le Président Sall maintient toujours le flou au sujet d’une possible candidature à un troisième mandat. «Ce débat, je le traiterais à temps voulu et les Sénégalais seront édifiés. Ce qui est sûr, c’est que je ne poserai jamais un acte antidémocratique ou anticonstitutionnel. Je suis profondément démocrate. Maintenant, je décide de parler quand le moment sera venu, pas maintenant », déclarait Macky Sall.
Mais pour Khalifa Sall, il faut qu’il soit clair et net sur le sujet. Il lui intime l’ordre au Président Macky Sall de se prononcer clairement sur le troisième mandat. « Il faut que le président se prononce clairement, pour que les citoyens puissent savoir à quoi s’en tenir.. Lorsqu’il battait campagne en 2016, lors du référendum lui et ses proches ont été très clairs sur la question, le var est là, de même que les enregistrements. On espère qu’il va respecter sa parole », a-t-il martelé.
Quid d’un éventuel wax waxeet? Khalifa Sall rappelle à Macky Sall le respect de la parole donnée. « Au Sénégal, on a l’habitude de dire, ”goor ca wakh dja”, la parole a son pesant d’or chez nous, s’y ajoute que la constitution est claire et nette, “nul ne peut…C’est lui et ses proches qui l’ont dit ».
Mais déplore le leader de Taxawu Sénégal, le débat d’universitaires, à l’instar des professeurs Babacar Fall et Madior Fall, à propos du piège de Wade à l’époque, a inspiré Macky Sall et proches qui ont tiré les enseignements idoines de cette polémique. Raison pour laquelle, Macky Sall a dit nul ne peut… S’il veut se métamorphoser entre temps…”