Depuis quelques jours, certains ministres s’activent pour que l’Etat leur cède leurs véhicules de fonction de type 4×4 ou 8×8 à un prix forfaitaire de cinq millions cfa. Pour justifier leur volonté de s’approprier ces rutilantes voitures coûtant entre 50 millions et 100 millions francs pièce, ils prétextent les frais qu’ils engagent tous les mois pour l’amortissement, l’assurance, le carburant, l’entretien et les réparations.
Les uns ont des véhicules de type 4×4, les autres des 8×8 dont la valeur tourne entre 50 millions, 80 millions voire 100 millions de francs l’unité. Ces ministres ou directeurs de sociétés nationales s’activent pour que l’Etat leur cède leurs véhicules de fonction à un prix forfaitaire de…cinq (05) millions. Pour eux, ces véhicules de fonction doivent leur revenir de droit dès lors que chaque mois, ils prennent en charge les frais liés à l’amortissement, l’assurance, le carburant, l’entretien et les réparations. l’entretien, l’assurance etc.
Dès lors que l’Etat s’est désengagé de la gestion, ces véhicules de fonction nous reviennent norma- lement de droit ! C’est pour cela que certains de mes collègues ont demandé leur acquisition à l’amiable à titre exceptionnel. Parce que ce processus d’acquisition de véhicules réformés est recommandé par la loi. Pour le moment, rien n’est encore acquis. Et si certains vous disent que des mi- nistres se sont appropriés leur véhicule de fonction jusqu’à le muter à leur nom, c’est faux ! En tout cas, pas moi ministre de la République…» a expliqué notre interlocuteur.
Une cession en procédure d’urgence ?
Nos honorables ministres vont-ils débour- ser chacun une modique somme de cinq (05) millions cfa pour devenir légitimes pro- priétaires des voitures que l’État avait mises à leur disposition lors de leur prise de fonc- tion ou nomination ?
Un autre ministre interpellé a confirmé qu’aucune décision ou arrêté émanant des services de l’Etat n’a encore été prise s’agissant d’une cession par l’Etat de ces véhicules à leurs utilisateurs sur cette question. « On attend toujours la décision officielle relative à la réforme ou ces- sion de nos véhicules de fonction. Une fois que l’Etat aura décidé de donner une suite favorable à notre demande, un montant
En tout cas, une éventuelle cession de ces véhicules de luxe aux ministres de la Ré- publiques et aux hauts fonctionnaires à cinq (05) millions cfa pourrait mal passer auprès du contribuable sénégalais. Car si, en plus de leurs émoluments et innombrables avan- tages, ces privilégiés de la République bénéficient encore de bolides de luxe pour une bouchée de pain, l’opinion risque de se dire que, décidément, il n’y en a que pour les « haut d’en haut ».
D’ailleurs, certains agents de l’Etat avaient déjà eu à fustiger des traitements de faveur réservés à certains corps de l’Administration dont la majorité écrasante est composée d’hommes politiques à savoir ministres et directeurs de sociétés nationales.
Selon un ministre de la République contacté par « Le Témoin », la réforme ou la cession de ces véhicules de l’Administration entre dans le cadre du processus de ra- tionalisation des dépenses publiques initié par le président de la République Macky Sall. « Depuis mars 2021, l’Etat nous verse une indemnité forfaitaire globale (Ifg) intégrant l’amortissement du véhicule, le carburant,
Il faut aussi souligner qu’outre les minis- tres, les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux et autres hauts cadres de l’administration bénéficient tous d’indemnités de carburant et d’entretien pour leur voiture personnelle. Nous imagions déjà certains ministres faire accélérer cette procédure de réforme ou de cession de voitures de fonction avant que le président de la République ne procède à un éventuel remaniement annoncé.