Les sujets de tensions entre Washington et Moscou se sont multipliés au cours des derniers mois, malgré la volonté d’apaisement affichée par MM. Poutine et Joe Biden lors d’un premier sommet historique, en juin, à Genève.
Un soldat ukrainien a été tué, mercredi, sur la ligne de front dans des échauffourées avec les séparatistes prorusses dans l’est du pays, a annoncé l’armée ukrainienne, jeudi 2 décembre. Cette mort qui porte à 61 le nombre de soldats ukrainiens tués depuis le début de l’année dans l’est du pays survient en plein pic de tensions, l’Ukraine disant craindre une invasion imminente de la Russie, qui est accusée d’avoir massé des troupes à la frontière.
Moscou a dit espérer un « contact » entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Joe Biden. Cité par les agences de presse russes, un vice-ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a expliqué que « ce contact est vraiment nécessaire, les problèmes se multiplient », notamment dans les relations bilatérales. « Il n’y a pas de compréhension mutuelle sur la manière dont on pourrait procéder à une désescalade de la situation en Europe » qui « suscite une grande inquiétude », a-t-il ajouté, soulignant que cette situation serait « l’un des principaux sujets de discussion » entre les deux dirigeants. M. Riabkov n’a pas précisé quelle forme prendrait ce « contact ».
Lors de la rencontre ministérielle de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OCSE), qui réunit les deux puissances rivales ainsi que l’Ukraine en banlieue de Stockholm, les ministres des affaires étrangères américain et russe ont eu un face-à-face tendu, échangeant avertissements et menaces au sujet de l’Ukraine, tout en assurant vouloir résoudre la crise par la diplomatie.
Le ministre russe s’est de nouveau opposé à tout nouvel élargissement de l’Alliance atlantique vers l’Est européen – et donc à l’Ukraine –, mais il a aussi assuré vouloir donner une chance au dialogue. « Nous sommes intéressés par des efforts communs en vue de la résolution de la crise ukrainienne », a-t-il plaidé. « Nous y sommes prêts. »
Outre l’Ukraine, ces dernières semaines ont été marquées par la crise des migrants aux frontières de la Biélorussie et de l’Union européenne et par une brève résurgence des affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan – tous des membres de l’OSCE. L’UE est parvenue mercredi à un accord pour de nouvelles sanctions contre la Biélorussie, et les Etats-Unis devraient suivre « très bientôt », selon le département d’Etat américain.