La paix et rien que la paix. Tel est l’appel lancé par le Cadre unitaire de l’islam en direction des Locales. De ce fait, une Charte avait été brandie. Pour Ousmane Sonko, pas question de la signer. Du côté de la société civile, les avis divergent.
En direction des élections locales, le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), une association qui regroupe les représentants des différentes familles religieuses du pays, avait invité les acteurs politiques à adopter une « démarche proactive » pour barrer la route à la violence. C’est dans cette perspective que le CUDIS avait invité les acteurs politiques, pouvoir comme opposition, à adopter et signer « une charte de la non-violence ». Au lendemain de l’annonce faite par Ousmane Sonko disant ne pas signer ladite Charte, des membres de la société civile sont montés au créneau pour asséner leur part de vérité.
Selon le Coordonnateur du Forum du justiciable, Babacar Ba, il dénonce les propos de Sonko. Réagissant à ce propos, il estime que « tous les acteurs ont intérêt à signer cette Charte. » Babacar Ba : « Si le pouvoir fait des choses, nous les dénonçons, mais si aujourd’hui, il y a des actes qui ne sont pas conformes et qui ne militent pas dans l’intérêt du pays, la société civile doit prendre son courage à deux mains pour dire stop. »
Pour le Collectif Noo lank, il ne faut pas désespérer de voir qu’il signe un jour. Selon Mourtala Seck, c’est juste une question d’interprétation. « Ousmane Sonko est dans une logique. Il ne faut pas désespérer de le voir signer la Charte », dit-il. Sur un tout autre chapitre, le renforcement de la Démocratie au Sénégal reste aussi une question. A en croire Alioune Tine, Fondateur d’Afrikajom Center, qui réagissait sur cette décision de Sonko, « il ne faut pas penser à la confrontation, ce qui va créer un désordre dans ce pays. Les tensions politiques et autres empoignades, les populations en ont assez. Tout le monde est angoissé, a peur. Cela doit cessez », renchérit Alioune Tine.
Il ne faut pas dramatiser les propos de Sonko
Pour Moundiaye Cissé, de l’ONG 3 D, il ne faut pas dramatiser les propos d’Ousmane Sonko, il faut les analyser avec beaucoup de recul. « Il faut se dire que ce sont des propos que l’on peut revoir et pour consolider le processus que nous sommes en train de concevoir. Car in fine, ce que cherche la société civile, ce sont des élections apaisées. Avoir un mécanisme de régulation de la violence, que cela s’appelle Charte, Pacte républicain, peu importe », argue Moundiaye Cissé. Selon lui, les propos sont loin de les démotiver. « Ousmane Sonko donne des arguments pour lesquels il ne signe pas. Mais prenons ces arguments-là et essayons de les intégrer dans la démarche pour y arriver. Parfois nous faisons des propositions à l’Etat qui les rejette, mais cela ne nous décourage pas. Il faut revenir à la charge. »
MOMAR CISSE