Il faut l’avouer. Nous africains, plus précisément nous autres Sénégalais, nous sommes enivrés par un nombriliste enfantin, maladroit, mal venu.
On est toujours prompt, en effet, à nous présenter comme étant les meilleurs, les plus beaux, les plus intelligents, les meilleurs de la classe.
Il est vrai qu’à ce niveau, ce mauvais exemple vient toujours d’en haut. Quand on organise une rencontre internationale, nos autorités versent dans l’autosatisfaction, affirmant joyeusement que c’est la première dans la sous-région, si ce n’est en Afrique occidentale ou tout bonnement dans tout le continent africain.
Parfois, on pousse même le bouchon plus loin affirmant péremptoirement dans le seul souci de faire la gloriole, en s’autoproclamant premier ou le meilleur de toute la francophonie.
Et alors, poserons-nous la question. A quelle fin que nous rapportent ses rangs vides de sens sans aucun rapport évident avec la trajectoire socio-économique et culturel de notre pays ?
Cessons de rêver et alimentons notre peuple de vertus cardinales qui le propulsent dans la véritable cour des grands, où l’on ne compte pas la puissance d’un pays par des titres clinquants, des titres ronflants qui distraient notre peuple qui a cependant beaucoup de consistance culturelle à offrir.
Nos autorités et tous ceux qui vivent à leur dépens, les ‘’dougourous’’ de service, les idéologues de banlieue, les analystes à la petite semaine doivent savoir, qu’en se pavanant sans cesse, bariolés de titres, alors que le combat culturel, économique, sociale et politique est loin d’être gagné, nous resterons la risée du monde civilisé.
Et si nous croyons à la puissance du rêve qui peut pousser l’individu à se transcender, il reste qu’il n’y a pas de grandeur sans passion.
Et cette passion, pour qu’elle soit, il s’agit de l’entretenir par le travail. Le travail, toujours le travail mais aussi par la bonne réflexion et l’engagement patriotique.
C’est à ces fins seulement que nous arriverons à atteindre l’émergence tant souhaitée.
El Hadji Amadou Fall