Dans le delta de Saloum, au Sénégal, la pêche s’annonce bonne. Dans les mangroves, les pêcheuses de fruits de mer embarquent chaque jour sur des bateaux, afin d’aller récupérer des huîtres et coques. Dix ans auparavant, le tableau était très différent, une partie des mangroves avaient disparu à cause de la sécheresse, créant des risques d’inondations pour les habitations.
« Le reboisement est très important », commente Mariane Ndong, ostréicultrice et pêcheuse de coques. « Si aujourd’hui la mer n’a pas inondé notre village, c’est grâce au reboisement. Si rien n’avait été fait, la mer aurait détruit le village. Quand on reboise, on voit la boue dans la mangrove. La boue réduit la force de la mer, qui ne peut plus attaquer le village. » Financé par le Fond international pour le développement agricole (FIDA) des Nations Unies, le projet a permis de restaurer des milliers d’hectares de mangroves.
Au total, près de 50 000 familles de la région ont bénéficié de la reforestation. Les pêcheuses ont pu obtenir un revenu pour leur travail, en plus de prêts et de formations pour ajouter de la valeur à leurs produits.
D’ici les prochaines années, le FIDA espère encore reboiser plus de 1 000 hectares de mangroves au Sénégal. Selon le rapport du GIEC publié le 9 août, le niveau des mers pourrait augmenter de deux mètres d’ici la fin du siècle.