L’Union des Magistrats du Sénégal (Ums) a un nouveau président. Il se nomme Ousmane Chimère Diouf. Il succède ainsi au président sortant, Souleymane Téliko qui avait fait deux mandats de deux ans non renouvelables.
Président de la deuxième chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Dakar, Ousmane Chimère Diouf a été élu à l’issue d’un vote qui s’est déroulé à la fin de l’Assemblée Générale annuelle de l’Ums, samedi dernier. M. Diouf avait comme unique challenger, Abdou Khadir Diop, président du Tribunal de grande instance de Saint-Louis et Secrétaire général du bureau sortant
Elu pour un mandat de deux ans, le nouveau président de l’Union des Magistrats Sénégalais (Ums), Ousmane Chimère Diouf a exprimé toute sa fierté de voir ses collègues porter leur choix sur lui. «Mes amis, je suis très heureux de vous annoncer mon élection à la tête de l’Union des Magistrat Sénégalais et croyez moi, ma fierté est aussi grande que le monde », s’est réjoui le successeur de Souleymane de Télioko. Et d’ajouter: «Mes collègues dans un engouement historique m’ont envoyé un message silencieux, celui de leur confiance, à moi de la mériter parce que dans la vie, tout se mérite. Je suis fier d’appartenir à un corps gage et garant de l’Etat de droit, de stabilité et de la sécurité voire de la tranquillité des populations et cela, personne ne peut nous l’enlever »
Quid de leurs conditions de travail ? Il explique : «Moins de 500 Magistrats pour une population de 16 millions d’habitant, il n’est pas nécessaire de décrire les conditions difficiles dans lesquelles la justice fonctionne et malgré tout, ces braves et hommes ne rechignent jamais à la tache pour mener à bien leur mission ».
Par ailleurs, le Président de la deuxième chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Dakar invite ses collègues à œuvrer «tout le temps pour retourner à Dame justice la place privilégiée qu’elle nous a donnée dans la société en cultivant la courtoisie, l’élégance, le sentiment du devoir bien accompli de par la qualité des décisions rendues, et en respectant ce peuple au nom de qui justice est rendue».
Téliko : «Nous ne sommes d’aucun camp politique »
De son côté, le président sortant, Souleymane Téliko a dressé son bilan de 4 ans à la tête de la structure. «Nous nous sommes évertués à être proactifs et entretenir un dialogue constructif avec les pouvoirs publics, veillés au processus pour garantir l’indépendance de la justice. En plus de contribuer à enrichir le discours sur la justice, la participation des magistrats dans le débat public permet de d’éclairer sur la justice jugée à tort », dit-il. Et de poursuivre: «Le bureau s’est fait prévaloir dans ses principes avec les pouvoirs publics l’esprit de dialogue et de partenariat indispensable à la réalisation de la croissance ». Sur cette liste, il y ajoute le déblocage des terrains attribués aux magistrats sur le site de Guédiawaye, le passage de grade d’un nombre important de magistrats dans le respect d’équité de fonction. «Le bureau a travaillé avec les services du ministère de la Justice concernant la mise en place d’un système de performance en particulier l’instauration et l’appel de candidature », laisse-t-il entendre.
Le juge Téliko s’est également prononcé sur l’affectation d’un de leur collègue en mars dernier et qui a fait connaitre à cet esprit de dialogue une autre tournure. «Des particuliers mal intentionnés s’adonnent à un tel exercice de dénigrement contre des magistrats est extrêmement grave. Ainsi c’est l’honneur et la crédibilité de la justice qui ont été bafoués. L’Exécutif veut faire taire toute voix discordante. Or, il faut rappeler que la justice ne se résume pas aux magistrats mais elle ne peut se faire sans eux. Les magistrats ont le droit de jouer le rôle de constitution de cette justice parfois à leur condescendance. L’obligation de réserve n’est pas un confinement au silence de la liberté d’expression. Nous ne sommes d’aucun camp politique. Nous invitions aux pouvoirs publics qui ne sont pas en face d’eux d’adversaires mais des acteurs responsables soucieux de l’intérêt général ayant à cœur de servir loyalement et dignement leur pays », tient-il à préciser.
Faty Kady