Ils sont sept pays africains à ne pas approuver, l’admission, par l’Union africaine, d’Israël comme membre observateur de l’Union africaine. Une décision rendue publique depuis le 22 juillet dernier par le président de la Commission, manifestement sans consultation des autres instances de l’organisation.
Ces pays sont l’Algérie qui mène la fronde, l’Egypte, la Tunisie, les Îles Comores, Djibouti, la Mauritanie et la Libye. Ils reprochent au président de la Commission le tchadien Mahamat, d’avoir agi contrairement aux idéaux et objectifs inscrits dans le statut de l’organisation. Ce qui, pour eux, est rare si ce n’est pas une première.
Car, ils restent convaincus que Moussa Faki Mahamat a pris « une initiative sur une question politique sensible, à propos de laquelle l’Union africaine, au plus haut niveau de prise de décision et depuis longtemps, a pris des résolutions claires exprimant son soutien indéfectible à la question palestinienne et condamnant les pratiques d’Israël sous toutes leurs formes au détriment du peuple palestinien frère et qui sont en contradiction avec les intérêts de l’Union africaine, ses valeurs, ses idéaux et ses résolutions ».
Ils ont signé une note de protestation à ce niveau et ont été soutenus par d’autres pays accrédités en Ethiopie, siège de l’Union africaine comme le Koweït, la Jordanie, le Yémen, le Qatar ainsi que la Ligue arabe.
Il faut préciser que depuis l’annonce de la décision, l’Algérie n’avait jamais caché sa désapprobation dans un communiqué de son Ministère des Affaires étrangères rendue publique trois jours après, c’est-à-dire le 25 juillet dernier.
La signature des ambassadeurs des pays cités vient ainsi de tomber à Addis-Abeba.
Il faut cependant préciser qu’aucun pays de l’Afrique noire subsaharienne n’a signé la note de protestation. C’est dire que le Sénégal qui préside, à l’Onu, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien n’a pas signé la note de protestation. Il est ainsi de pleins autres pays africains.
Il faut dire que l’admission d’Israël comme membre observateur de l’Union africaine est une suite logique de la percée importante de la diplomatie israélienne ces dernières années en Afrique.
Israël jouit désormais de relations diplomatiques avec plus de quarante États africains subsahariens. Les dernières à être installées ont été celles de Kigali au Rwanda en 2019 et d’Accra au Ghana en 2011.
Ainsi, malgré le fait que l’Afrique est souvent très solidaire de la question palestinienne, Israël n’est plus bannie et bénéficie d’une tolérance pour ne pas dire d’un soutien du fait d’une diplomatie active dans le continent au niveau économique, politique et sécuritaire et dans bien d’autres domaines.
C’est d’ailleurs ce qui fait que la position du Sénégal a été jugée ‘’ambiguë’’ lors de la dernière tension en Israël et le Hamas qui engendré plus de deux morts du côté palestinien le mois de mai dernier.
Qu’à cela ne tienne, les ambassadeurs des pays qui incarnent le refus ‘’officiel’’ de l’admission d’Israël demandent au même président Mahamat d’inclure la question dans l’ordre du jour de la prochaine session du conseil exécutif conformément au règlement de l’octroi de la qualité de membre observateur.
C’est dire que la question israélienne risque ainsi de diviser davantage l’Afrique, un continent où les luttes d’influence entre grandes puissances ont fini de déstabiliser de nombreux pays qui connaissent à la fois une rébellion et du terrorisme.
Assane Samb