L’infection à la Covid génère une myriade de symptômes à long terme, dont certains persistent bien au-delà de six mois. Mais sont-ils vraiment dus à la Covid ?
La plus grande étude portant sur des personnes atteintes de Covid longue (symptômes persistant plus de quatre semaines après l’infection initiale) révèle une pathologie extrêmement complexe, avec une myriade de symptômes aussi divers que les pertes de mémoire, tremblements, acouphènes, démangeaisons, troubles du cycle menstruel, palpitations ou encore vision floue et diarrhée. Au total, 203 symptômes différents ont été rapportés.
L’étude, publiée dans la revue EClinicalMedicine de The Lancet, a interrogé 3.762 personnes atteintes de Covid longue confirmée ou soupçonnée dans 56 pays. Les 2.454 patients présentant encore des symptômes au-delà de six mois (soit 65 % de l’échantillon) présentaient en moyenne 13,8 symptômes et à peine 233 patients (6 %) étaient complètement rétablis.
Gare cependant aux conclusions hâtives : tout comme les soi-disant effets secondaires faussement attribués aux vaccins anti-Covid, de nombreux symptômes pourraient en réalité avoir d’autres causes que la Covid. De plus, l’étude ayant été menée à partir d’un questionnaire en ligne, elle pourrait souffrir d’un biais de sélection (les personnes les plus affectées étant plus promptes à répondre).
Face à cette problématique de la « Covid longue », les scientifiques s’interrogent toujours sur ce nouveau virus du SARS-CoV-2 et sur les conséquences à long terme de la maladie qu’il cause. Dans une étude, les investigateurs de la cohorte French Covid, promue par l’Inserm montrent que 60 % des patients hospitalisés présentent au moins un symptôme après 6 mois leur infection.
Est-il possible de présenter des symptômes de Covid-19 plusieurs mois après avoir été infecté par le Sars-CoV-2 ? Combien de temps les symptômes de la Covid-19 peuvent-ils persister après une hospitalisation pour cette infection ? Le sujet de la « Covid longue » questionne toujours la communauté scientifique et médicale. Elle est au cœur de plusieurs travaux de recherche, notamment ceux menés par les investigateurs de la cohorte French Covid, promue par l’Inserm qui montrent dans une nouvelle étude publiée dans le journal CMI, qu’une proportion importante de patients ayant été hospitalisés et suivis dans le cadre de French Covid présentent encore des symptômes 3 et 6 mois après l’infection.
Dans leur nouvelle étude, l’équipe décrit la fréquence et la nature de symptômes persistants chez 1.137 patients issus de French Covid, évalués lors de visites de suivi à 3 et 6 mois après l’hospitalisation pour Covid-19. Ces travaux suggèrent que 60 % des patients sont toujours affectés par au moins un symptôme six mois après infection et un quart d’entre eux par trois symptômes ou plus.
Par ailleurs, 2 % des patients ont dû être hospitalisés à nouveau. Une sensation importante de fatigue, des gênes respiratoires et des douleurs musculaires et articulaires comptaient parmi les manifestations cliniques persistantes les plus fréquemment rapportées lors de ces visites de suivi. Une corrélation entre la sévérité initiale de la maladie et la persistance à long terme de symptômes semble également se dessiner.
L’étude souligne enfin que ces formes de « covid longue » ont parfois aussi des conséquences plus larges, au niveau économique et social. Ainsi, parmi les patients qui rapportent des symptômes à 6 mois et qui exerçaient une activité professionnelle lorsqu’ils ont été infectés, un tiers n’est pas retourné travailler. Pour mieux comprendre les conséquences du virus sur l’organisme et l’impact à long terme de la maladie, et surtout pour mieux prendre en charge les patients, poursuivre ce suivi au-delà de 6 mois sur une population encore plus large pourrait présenter un intérêt certain.