Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal sonne l’alerte face à l’explosion des infections. Le SAMES exige des mesures strictes, dont la suspension de toutes les manifestations politiques et religieuses.
Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal se dit inquiet de la propagation de la troisième vague de Covid-19. Du moins c’est qu’il a fait savoir dans une communiqué dont copie est parvenu à la rédaction.
En effet, après analyse des données épidémiologiques et des informations reçues des différents responsables des centres de traitement, le dit syndicat a constaté que cette vague a atteint un niveau sans précédent, inquiétant, les services sont au bord de l’implosion surtout à Dakar, et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. « Au même moment aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience. Si rien n’est fait d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire », lit-on.
Ainsi, le SAMES demande à l’État d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. « Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable », indique le communiqué. Sur ce, le syndicat lance un appel aux chefs religieux, aux responsables politiques et de la société civile pour leur participation à faire respecter les gestes barrières et à se vacciner surtout dans les régions de l’intérieur du pays. « Un sursaut national est attendu de tous les acteurs de la vie publique pour préserver notre cher Sénégal. Les acteurs de la presse doivent en faire leur propre affaire parce que personne ne sera à l’abri si cette flambée continue et se dissémine », déclare la source.
Toutefois, dénonce le SAMES, « au moment où tous les agents de santé sont concentrés sur la lutte, le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale continue de désorganiser le secteur comme l’illustre la mutation clientéliste du néphrologue de l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni, à celui de Ndioum dont le service d’hémodialyse n’est même pas fonctionnel, la nomination à des postes stratégiques du Ministère de la Santé de novices comme au SNEIPS et à Dakar en bafouant les règles préétablies. Cela illustre à suffisance la communication inefficace, peu convaincante ou quasi-absente pour lutter contre la Covid-19 laissant un boulevard aux personnes s’opposant à la vaccination. »
ANNA THIAW