5 ans de réclusion criminelle, c’est la peine que la Chambre criminelle de Dakar a infligée, hier, au sieur Mbagnick Ba. Maçon de son état, il comparaissait à l’audience du 16 juin dernier pour association de malfaiteur et trafic intérieur de drogue. Heureusement pour lui que la Chambre a disqualifié les faits qui lui étaient initialement reprochés et les a requalifiés en offre et cession de drogue.
Les faits, qui valent à Mbagnick Bâ cette sentence, remontent au 10 août 2019. Ce jour-là, il a été arrêté sur la route Thiès-Dakar, à hauteur de Diamniadio par la Gendarmerie. Il voyageait à bord d’un véhicule 7 places. En effet, en cours de route, le véhicule a été arrêté et contrôlé par les éléments de la Brigade de Diamniadio. Au cours de cette perquisition, un sac multicolore contenant des habits, des draps a été retrouvé. Dans ledit sac, une importante quantité de chanvre indien, soit 8 kilogrammes, a été découverte minutieusement dissimulée. Dès qu’il a constaté que les pandores allaient lui mettre la main, il s’est aussitôt enfui. Il a même escaladé un mur, mais finalement, il a été arrêté et conduit à la Brigade de Gendarmerie.
Interrogé sur la provenance de la drogue, le prévenu a déclaré qu’elle appartenait à Moustapha Ndiaye, qui l’avait embauché comme maçon. D’après lui, celui-ci lui avait chargé de déposer ledit sac chez un vendeur établi au marché Tilène. Ce dernier, à son tour, devait le déposer auprès du bus (“horaire”), en partance pour Niakhar. À la barre de la Chambre criminelle également, il avait persisté dans ses déclarations. À l’en croire, au moment où Moustapha lui remettait le sac, il était sorti pour se changer et c’est dans cet intervalle de temps qu’il a dû introduire la drogue.
Le maître des poursuites, pas du tout convaincu par les dénégations de l’accusé, avait requis une peine d’emprisonnement de 10 ans de réclusion criminelle. Car, avait-il estimé, Mbagnick est le propriétaire de la drogue. «Sa version ne saurait prospérer. Il savait pertinemment que ce sac contenait de la drogue. C’est lui, qui en était le propriétaire. Il entretenait un commerce, vu la quantité trouvée dans le sac. Ce Moustapha Ndiaye n’est qu’un fruit de son imagination.
L’enquête n’a pas pu démontrer qu’une autre personne était impliquée dans ce trafic.» Du coup, il avait demandé la disqualification du chef d’association de malfaiteur et de retenir le chef de trafic intérieur de drogue.