Une demi-heure avant la fin de l’ultimatum, un convoi d’une dizaine de voitures a quitté à vive allure la résidence de Jacob Zuma à Nkandla, en pays zoulou… Jacob Zuma n’a été ni vu, ni entendu, mais jusque tard dans la soirée, bien après le couvre-feu fixé à 21 heures, des dizaines de partisans ont chanté et dansé, certains portant des bandeaux traditionnels en peau de bête.
C’est finalement par un tweet que la nouvelle est tombée : « Le président Zuma a décidé de se conformer à l’ordre d’incarcération. Il est en route vers un établissement correctionnel » dans la province du Kwazulu-Natal, a déclaré la fondation qui le représente. Le ministère de la Police a confirmé peu après qu’il avait été « placé en détention ».
Ce n’est pas « un aveu de culpabilité », a toutefois souligné le porte-parole de Jacob Zuma, Mzwanele Manyi. L’ex-président a été condamné pour avoir évité obstinément de répondre aux questions d’une commission d’enquête sur la corruption.
Une de ses filles, Dudu Zuma-Sambudla, a ironisé sur les réseaux sociaux « célébrer l’emprisonnement du combattant de la liberté », qui a passé dix ans au pénitencier de Robben Island aux côtés de Nelson Mandela.
Aux alentours de 1 h 30, un convoi est entré dans l’enceinte de la prison d’Escourt, sous forte présence policière. C’est là que « Jacob Gedleyihlekisa Zuma a été admis pour commencer à purger sa peine », a déclaré l’administration pénitentiaire dans un communiqué. Située à plus de 200 km de sa résidence, la prison ouverte en 2019 a une capacité d’accueil de plus de 500 détenus.
Jacob Zuma, 79 ans, a été condamné la semaine dernière par la plus haute juridiction du pays. Ne s’étant pas rendu de lui-même avant dimanche, la police avait ordre de l’arrêter au plus tard mercredi à minuit.