Au lendemain de l’explosion de deux bombes artisanales dans la ville de Beni, dont une à l’intérieur d’une église, les autorités ont décrété la fermeture des marchés, des églises et des écoles pour éviter de nouvelles attaques du groupe rebelle ADF.
La ville de Beni est en alerte. Au lendemain d’une série d’explosions à la bombe, les autorités congolaises ont décrété, lundi 28 juin, la fermeture des marchés, écoles et églises pour une durée de 48 heures à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo. « Les écoles, les églises, les marchés restent fermés pendant 48 heures », a ordonné le colonel Narcisse Muteba, maire de Beni, dans une déclaration aux médias.
« Je ne veux pas voir d’attroupement mais nous appelons tout le monde au calme », a ajouté cet officier de police qui a remplacé depuis quelques semaines le maire civil dans cette ville de la province du Nord-Kivu. Le colonel Muteba a par ailleurs demandé à toutes les personnes qui voudraient accéder à la ville de Beni de se munir de leurs pièces d’identité.
Dimanche soir à Beni, le porteur d’une bombe a été tué dans l’explosion de son engin près d’un bar. Plus tôt dans la journée, l’explosion d’une bombe artisanale dans une église catholique avait blessé deux femmes. Un autre engin similaire avait explosé samedi soir, non loin d’une station-service, dans la périphérie de la ville, sans faire de dégâts.
Dans un communiqué, l’armée a indiqué que « le kamikaze qui s’est fait exploser (dimanche soir près d’un bar) est un sujet d’origine ougandaise, répondant au nom de Ngudi Abdallah, très actif au côté de son chef le sinistre terroriste Amigo », un commandant des Forces démocratiques alliées (ADF).
L’armée a demandé à « la population de Beni de dénoncer tout mouvement suspect, de se désolidariser des groupes armés et de se ranger derrière les forces armées ».
Beni et ses environs sont la cible depuis octobre 2014 du groupe ADF, affilié, selon les États-Unis, aux jihadistes de l’organisation État islamique.
Une série de massacres commis par des ADF a fait au moins 6 000 morts depuis 2013, d’après un décompte de l’épiscopat congolais. Mais c’est la première fois qu’une attaque vise de cette manière une église catholique ou que le porteur d’une bombe se fasse exploser.
Les ADF sont des rebelles musulmans ougandais qui ont fait souche depuis plus de 25 ans dans l’Est congolais, où les provinces du Nord-Kivu et celle voisine de l’Ituri ont été placées en état de siège le 6 mai.
Sans s’attaquer à l’Ouganda depuis des années, le mouvement ADF est le plus meurtrier des 122 groupes armés répertoriés dans l’Est de la RDC, d’après le Baromètre de sécurité de Kivu (KST).