Ministre conseiller du chef de l’État, Macky Sall et responsable à l’Alliance des forces de progrès (AFP), Zator M’baye a été, ce samedi, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, il est revenu largement sur le départ de Niasse à la tête de l’AFP, la tournée économique du président Sall, les prochaines locales, entre autres, sujets d’actualité. Morceaux choisis.
Le président de l’AFP, Moustapha Niasse, a annoncé son départ à la tête de votre parti. Comment appréhendez-vous l’après Niasse ?
D’abord pour nous autres militants qui avons cheminé avec lui au moins pendant 22 ans parce qu’il faut rappeler qu’il y’a des gens avec qui il a cheminé pendant 50 ans. Il a quand même indiqué qu’il a fait 64 ans de vie politique. Ce qui n’est pas facile aujourd’hui sur le landerneau politique sénégalais. Moustapha Niasse est un patrimoine national pour le pays au vu de tout ce qu’il a fait et au vu même de tout ce qu’il a fait au-delà de notre pays. C’est une tristesse pour nous autres parce qu’on a toujours souhaité amené Moustapha Niasse au palais. Mais aujourd’hui avec le poids de l’âge et les contraintes constitutionnelles et lui-même ayant atteint certaines limites physiques pensent pouvoir se retirer. Et comme il l’a dit, il ne sera jamais à la retraite en politique mais il sera en retrait pour donner aux jeunes le pouvoir d’assumer (…). L’AFP est une machine de production de cadres politiques mais aussi de cadres tout court. On est dans la tristesse parce qu’on aime être dans une réunion que Niasse préside. Parce qu’on ne peut pas venir en réunion sans apprendre un mot ou une citation. Il faut dire que c’est une lourde responsabilité pour nous qui devons demain assurer son lègue.
Est-ce que vous ne craignez pas une possibilité de guerre de succession ou bien est-ce que le débat a été abordé et que certaines questions sont réglées ?
Vous savez à l’AFP ce n’est pas comme dans certains partis. Il n’y a pas un principe de dévolution monarchique ou dynastique. Tout se fera et tout se fait dans la plus grande démocratie. On est en train d’arpenter le chemin de renouvellement de nos instances de la plus petite cellule au bureau politique. Ce que je peux dire c’est nous autres qui avons beaucoup appris du président Niasse, il ne faut jamais dire laissez-moi vous dirigez. Celui qui doit diriger c’est un processus normal. Et nous pensons qu’avec l’équipe qu’il a constitué autour de lui, qui travaille autour de lui depuis un certain nombre d’années chacun d’entre nous sait qui est qui. Le parti est très bien structuré et le parti a des représentants dans chaque commune du Sénégal. Et dans notre parti il n’y a pas de numéro 2. On ne travaille pas sur le principe voilà c’est lui qui vient après. D’ailleurs, il n’y a pas dans nos textes un numéro 2.
Est-ce qu’on peut envisager une unité ou un retour de ceux qui étaient partis sous prétexte que le parti doit participer à des élections ?
Ceux qui étaient partis si seulement le motif de leur départ était le choix du candidat, je leur rappelle les propos du président Niasse qui dit que : « l’AFP c’est comme un train arriver à une gare il y’en a qui montent et il y’en a qui descendent ». Nous sommes ouverts à toute forme de retour. D’ailleurs, beaucoup sont revenus à la maison. Il y’en a beaucoup qui se sont trompés et qui sont revenus depuis très longtemps. En attendant que d’autres regagnent la maison. Nous sommes un grand parti et on n’a pas à le démontrer.
Etes-vous intéressé par la présidence du parti ?
Je vous assure que ça ne me traverse même pas l’esprit. Je suis jeune et j’ai d’autres préoccupations par contre, l’AFP pourra toujours compter sur moi. Parce que je suis un produit de l’AFP. S’agissant du potentiel remplaçant de Niasse il l’a indiqué la dernière fois. Il a dit une phrase très importante : « c’est Dieu qui donne le pouvoir ». Je ne peux pas faire de pronostic mais ce que je peux dire c’est qu’il y’a des cadres valables qui pourraient, demain dans le cadre d’une équipe, pouvoir assumer le portage politique de notre parti.
Lors de la tournée économique du président on a vu des nervis. Quelle analyse faites-vous sur cela ?
Je n’ai pas vu de nervis. J’ai vu la garde présidentielle composée d’éléments de la gendarmerie, de la police, qui sont dans le convoi du président de la République. Maintenant, peut-être qu’il y a eu par ci par là des éléments qui ont été recrutés pour essayer de remplacer la sécurité mais ça c’est au niveau local. En tout cas moi, la caravane du président que j’ai vue, je n’ai pas vu de nervis là-dedans. Et c’est extrêmement grave de dire ça parce que cela veut dire que nos forces de défense et de sécurité sont impuissantes.
Cheikh Moussa SARR