La Cour suprême a commencé à voter jeudi sur le maintien ou non de la Copa América au Brésil, trois premiers juges se prononçant en faveur de l’organisation à partir de dimanche de ce tournoi hautement controversé, dans un pays où près de 480.000 personnes sont mortes du Covid-19.
Si trois autres magistrats donnent leur feu vert, la majorité des 11 juges sera acquise pour le coup d’envoi dans trois jours, avec le match d’ouverture entre le Brésil et le Venezuela, à Brasilia. Les 11 juges ont jusque 23h59 ce jeudi pour statuer sur les recours déposés par deux partis de gauche et un syndicat de métallurgistes réclamant l’annulation de la compétition. La session de la Cour suprême est virtuelle, sans débats entre les magistrats, qui envoient leurs votes écrits tour à tour.
La juge Carmen Lucia a décidé de rejeter ces recours, arguant que la responsabilité d’autoriser ou non la tenue des matches revenait aux autorités des Etats ou des villes où ils auront lieu. Même si les recours finissent par être rejetés, cela ne revient pas pour autant à un blanc-seing de la Cour suprême en faveur de la Copa América.
Le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, avait annoncé la semaine dernière qu’il n’hésiterait pas à faire interdire des matches prévus dans sa ville si la situation sanitaire s’aggravait.
Le juge Ricardo Lewandowski a voté dans le même sens que ses deux collègues, mais il a en outre demandé au gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro de présenter un plan détaillé des mesures de prévention avant le début du tournoi.
Même s’il a estimé qu’il n’était pas du ressort de la Cour suprême d’annuler la Copa América, il a critiqué le fait que le gouvernement ait accepté de l’organiser au pied levé malgré la gravité de la situation sanitaire. Le 31 mai, la Confédération sud-américaine (Conmebol) a annoncé à la surprise générale que le Brésil accueillerait le tournoi, après les désistements de la Colombie, puis de l’Argentine.
Cette décision avait suscité une levée de boucliers au Brésil, un pays pourtant fou de football, en raison de la gravité de la situation sanitaire, avec environ 2.000 morts par jour depuis environ deux mois et la menace d’une troisième vague pour ces prochaines semaines.
Mastercard a décidé mercredi de retirer son logo de la compétition, une première depuis qu’il a commencé à la parrainer, en 1992. L’entreprise américaine honorera toutefois son contrat de sponsoring. La brasseur brésilien Ambev, qui fait partie du géant mondial AB Invev, a pris une décision similaire.
Mardi soir, les joueurs de l’équipe nationale du Brésil ont fait part de leur insatisfaction au sujet du tournoi, mais ont finalement écarté tout boycott.
Mercredi, le sélectionneur Tite a annoncé sa liste pour la compétition, avec le retour du défenseur Thiago Silva, remis d’une blessure à la cuisse.
C’est le seul changement dans le groupe qui a obtenu deux belles victoires sur le même score de 2-0 face à l’Equateur vendredi et le Paraguay mardi, avec un grand Neymar, auteur d’un but et une passe décisive à chaque match.