Avec la recrudescence des accidents, le chef de l’Etat avait insisté sur le contrôle technique des véhicules. Au Centre de contrôle technique des véhicules automobiles (CCTVA) des efforts sont faits par les autorités pour mettre un terme aux agissements des faussaires. C’est dans ce cadre que la Sûreté urbaine (SU) de Dakar avait arrêté 12 personnes, dont des agents du CCTVA. Les mis en cause ont été déférés au parquet le 15 janvier dernier, ils étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et corruption. Malgré leur jugement devant la barre du tribunal des flagrants délits et leur condamnation, on note toujours du faux au centre de contrôle technique des véhicules automobiles (CCTVA) de Hann. La preuve ? Un individu dont nous préférons taire le nom avait contacté une connaissance pour que cette dernière l’aide à avoir une visite technique pour son véhicule. Ainsi, a-t-il été appelé par le gars qui lui a informé de ce que sa voiture avait un rendez-vous. Où étant, le messier a pris le véhicule avant de demander au propriétaire de l’attendre aux alentours du Parc forestier de Hann. Quelques minutes plus tard, le gars est revenu avec un hologramme apposé sur le parebrise du véhicule moyennant une somme d’argent. Ne se doutant de rien, le messier est reparti avec sa voiture. Il a réussi, sans le savoir, à tromper pendant des jours les policiers qui étaient en faction pour gérer la circulation et contrôler les véhicules. Mais un jour alors qu’il y avait des embouteillages monstres au centre-ville, un élément du commissariat central de Dakar a été attiré par la couleur de l’hologramme apposé sur le parebrise du véhicule en question.
Le limier a demandé gentiment au conducteur de s’arrêter pour un contrôle. « Ça va messier », a dit le policier. « Ça va chef », lui a rétorqué le conducteur. « Je peux voir votre carte grise s’il vous plait », a encore dit l’agent. Quelques instants après, il a indiqué au messier qu’il roule avec une fausse visite technique. Surpris, le gars a répondu au policier avoir pris toutes les dispositions pour que son véhicule passe avec succès. Cependant, l’agent a pris le soin de lui montrer que le numéro du véhicule qui est également repris sur la carte grise n’est conforme avec celui qui est mentionné sur l’hologramme. Sachant qu’il a été roulé dans la farine par son ami, le conducteur a commencé à négocier avec le policier qui avait pris sa carte grise. « Messier ce que vous avez fait est un délit. Vous roulez avec du faux pour tromper la vigilance des agents. D’ailleurs, vous n’êtes même pas en mesure de me présenter le procès-verbal qui atteste que vous avez fait un passage à Hann », a dit le policier. « Je vous assure que je croyais être en règle mais dès aujourd’hui je vais régler ça », a encore répondu le gars. Il faut dire que l’agent a fait preuve de compréhension en remettant la carte grise au messier avant de détacher l’hologramme. « Il faut prendre un rendez-vous d’accord », a encore dit le policier à l’endroit du messier qui a répondu par l’affirmative. Nous avons fait un tour à Hann où nous avons rencontré quelqu’un qui nous a fait des révélations choquantes. « Parfois, vous amenez juste votre carte grise, une somme d’argent et on vous donne l’hologramme. Vous n’avez même pas besoin de rentrer à l’intérieur pour faire la queue. Ici, on est au Sénégal et tout se règle », a-t-il dit.