Le prévenu M. L. Diallo a présenté à sa petite amie de fausses factures de l’hôpital Principal pour lui gruger plus de 4 millions de nos francs. Le prévenu lui avait fait comprendre que sa sœur était malade et qu’elle devait se faire opérer.
4.200.000 francs, c’est la somme que M. L. Diallo a soutiré frauduleusement à sa petite amie. Informaticien de son état, il a comparu, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’escroquerie, faux et usage de faux en écritures privées. Il ressort des débats d’audience que le mis en cause et la plaignante A. Baldé étaient unis par une relation amoureuse. C’est sur ces entrefaites que le mis en cause s’est fait remettre ladite somme parce qu’auparavant il avait expliqué que sa petite sœur était malade et devait se faire opérer.
« Elle m’a volontairement offert l’argent pour me venir en aide parce que je lui avait clairement expliqué que ma petite sœur était malade et qu’elle devait subir une opération. Ma sœur souffrait d’un kyste », a déclaré le prévenu. Sur une question du juge de savoir pourquoi elle a utilisé de fausses factures pour se faire remettre l’argent, il a rétorqué que : « je sortais avec Baldé et elle a voulu me venir en aide depuis le Canada car je lui avais exposé la maladie de ma sœur. Elle m’envoyait de temps en temps des sommes avoisinant 30 à 50.000 F par semaine. Je ne suis pas un escroc parce que je ne lui demandais rien.
C’est juste que je traversais des moments difficiles avec la maladie de ma sœur, raison pour laquelle j’ai sollicité son aide ». Il ajoute : » « Elle m’a demandé de lui fournir des factures attestant de la maladie de ma petite sœur pour pouvoir me donner l’argent. C’est ainsi que j’ai utilisé ma machine pour faire des fausses factures en utilisant les enseignes de l’hôpital Principal. C’est comme qu’elle m’a envoyé les 4.200.000 francs », a-t-il soutenu.
Cependant, leur problème a commencé lorsqu’ils se sont séparés et que la dame lui a demandé de lui rembourser son argent. Invité à faire son réquisitoire dans cette affaire, le maître des poursuites estime que le délit de faux et usage de faux en écritures privées est avéré. Pour étayer ses propos, le parquetier a brandi les documents avec le cachet de l’hôpital Principal que le mis en cause a utilisé. Suffisant donc pour lui de dire que les faits sont graves et son auteur mérite d’être puni.
C’est pourquoi il a requis 2 ans de prison dont 6 mois ferme à l’encontre du mis en cause. Prenant la parole en dernier, la défense a soutenu qu’il s’agit d’une relation amoureuse qui a mal tourné. « Ils sortaient ensemble et quand on aime on donne sans compter c’est ce qui est arrivé à A. Baldé. Mon client a fauté, mais il n’était même pas conscient de la gravité des faits. Osons dire que dès fois il a menti pour avoir ce qu’il voulait, il a fait de l’escroquerie, mais il n’avait pas l’intention d’aller à l’encontre de la loi, la preuve, c’est la première fois qu’il se présente devant la barre », a dit la robe noire.
Avant de poursuivre : « l’usage de ses ordonnances c’est la seule faute commise, mais il n’a jamais été un escroc dans son esprit », a dit l’avocat qui plaide pour une application bienveillante de la loi pénale. En rendant sa décision, le président du tribunal des flagrants délits de Dakar a déclaré le prévenu coupable avant de l’infliger une peine d’avertissement de 2 ans assorti du sursis.