En décembre dernier, un tokamak chinois à peine allumé, le HL-2M, avait atteint les 150 millions de degrés Celsius. Ce vendredi 28 mai, un autre tokamak chinois, l’Experimental Advanced Superconducting Tokamak (East) a fait mieux. Il a atteint 160 millions de degrés Celsius. Mais il a surtout réussi à maintenir son plasma à une température de plus de 120 millions de degrés Celsius pendant 101 secondes.
Un tokamak l’acronyme vient du russe , c’est un engin imaginé par les physiciens pour produire de l’énergie par fusion nucléaire. Une énergie réputée propre — sans émission de gaz à effet de serre ni production de déchets radioactifs à haute activité et à vie longue –, sûre et illimitée. Encore faut-il que la température du plasma qui l’alimente soit suffisamment élevée. Et qu’elle puisse être maintenue à un niveau stable pendant une longue période de temps.
L’objectif semble se rapprocher. Grâce au tokamak chinois appelé Experimental Advanced Superconducting Tokamak (East). Il y a quelques jours, au cœur de ce véritable soleil artificiel, la température du plasma est montée à quelque 120 millions de degrés Celsius pour y rester pendant 101 secondes. Pendant 20 petites secondes, le réacteur à fusion nucléaire expérimental a même atteint les 160 millions de degrés Celsius.
Les chercheurs qui travaillent sur le tokamak chinois sont enthousiastes. Ils évoquent, grâce au maintien d’une température de plus de 100 millions de degrés Celsius pendant un temps certain, « le passage d’une étape clé pour la production d’énergie par fusion nucléaire ». Mais l’objectif d’East est de parvenir à maintenir une température de 100 millions de degrés Celsius pendant… 1.000 secondes ! Les ingénieurs reconnaissent donc que la route sera encore longue. Ils estiment même que le premier soleil artificiel ne devrait pas être fonctionnel avant au moins 30 ans !
Rappelons que le tokamak East est l’un des engins satellites du projet de réacteur thermonucléaire expérimental international, le projet Iter. Celui-ci mobilise pas moins de 35 pays pour un réacteur qui ne devrait pas produire son premier plasma avant fin 2025.