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ONUSIDA: Nous pouvons mettre fin au sida
ONUSIDA: Nous pouvons mettre fin au sida

ONUSIDA: Nous pouvons mettre fin au sida

A l’approche d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida, l’ONUSIDA a enjoint jeudi les responsables du monde entier à adopter une déclaration politique audacieuse avec des objectifs à l’horizon 2025, afin de mettre fin au sida.

Selon l’agence onusienne, ses nouvelles données montrent que, quatre décennies après l’apparition des premiers cas de sida, des dizaines de pays ont atteint ou dépassé les objectifs 2020 fixés par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016, prouvant  « que les Objectifs n’étaient pas seulement ambitieux, mais réalisables ».

Des pays performants ont ouvert la voie aux autres

Le rapport montre que les pays dotés de lois et de politiques progressistes et de systèmes de santé forts et inclusifs ont obtenu les meilleurs résultats contre le VIH.  « Les pays très performants ont ouvert la voie à d’autres », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.

Dans ces pays, les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont de meilleures chances d’avoir accès à des services efficaces de lutte contre le VIH, y compris son dépistage, la prophylaxie pré-exposition (médicament permettant d’éviter une contamination au VIH), la réduction des risques, la délivrance d’un traitement de lutte contre le VIH pour plusieurs mois, ainsi qu’un suivi et des soins cohérents et de qualité.

« Leur financement adapté, l’implication véritable des communautés, leurs approches multisectorielles et fondées sur les droits, ainsi que l’utilisation de données scientifiques pour guider les stratégies ciblées ont inversé le sens de l’épidémie et sauvé des vies », a fait valoir Mme Byanyima.

Selon la cheffe de l’ONUSIDA, ces éléments seraient « précieux pour se préparer aux pandémies et pour apporter une riposte au VIH, à la Covid-19 et à de nombreuses autres maladies ».

Globalement, le rapport montre que le nombre de personnes sous traitement a plus que triplé depuis 2010. En 2020, 27,4 millions des 37,6 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement, contre seulement 7,8 millions en 2010.

Aussi l’ONUSIDA signale que le déploiement d’un traitement abordable et de qualité aurait permis d’éviter 16,2 millions de décès depuis 2001. De plus, les décès ont reculé en grande partie grâce à la démocratisation de la thérapie antirétrovirale et les décès dus au sida ont chuté de 43% depuis 2010 pour atteindre 690.000 en 2020.

Des progrès ont également été réalisés dans la réduction des nouvelles infections au VIH, mais ils ont été nettement plus lents. Elles ont ainsi reculé de 30% depuis 2010, avec 1,5 million de personnes nouvellement infectées par le virus en 2020 contre 2,1 millions en 2010.

Le rapport souligne que les pays dotés de lois punitives et qui n’adoptent pas une approche basée sur les droits en matière de santé, criminalisent, ignorent et stigmatisent les populations clés, représentent 62% des nouvelles infections à VIH dans le monde.

Par ailleurs, ils les marginalisent et ne leur laissent pas la possibilité d’accéder aux services de lutte contre le VIH.

« Près de 70 pays dans le monde criminalisent les relations sexuelles entre personnes du même sexe– les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur-ses du sexe, les personnes transgenres, les personnes incarcérées et les consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont peu ou pas accès aux services de santé ou sociaux, ce qui permet au VIH de se propager parmi les plus vulnérables de la société », a cité en exemple ONUSIDA.

L’agence signale par ailleurs que les jeunes femmes en Afrique subsaharienne continuent d’être négligées. Six nouvelles infections sur sept chez les ados de 15 à 19 ans dans la région concernent les filles. En outre, les maladies liées au sida restent la principale cause de décès chez les femmes de 15 à 49 ans en Afrique subsaharienne.

La Covid-19 a montré la fragilité des progrès réalisés en matière de santé et de développement au cours des dernières décennies et a mis en lumière des inégalités flagrantes.

Pour rattraper son retard et mettre fin au sida d’ici 2030, la communauté mondiale réunie autour de la cause du sida et l’ONUSIDA ont adopté une approche de lutte contre les inégalités afin de déployer une stratégie ambitieuse et réalisable avec de nouveaux objectifs à atteindre d’ici 2025.

Mettre fin aux inégalités nécessite des ripostes au VIH qui peuvent atteindre les populations actuellement laissées pour compte, selon l’ONUSIDA.

En réalisant ces objectifs, les services de lutte contre le VIH seront fournis à 95 % des personnes qui en ont besoin, les infections annuelles au VIH seront réduites à moins de 370.000 et les décès dus au sida à moins de 250.000 d’ici 2025.

Pour y arriver, 29 milliards de dollars d’investissements par an seront nécessaires d’ici 2025, signale l’agence onusienne, ajoutant toutefois que chaque dollar américain investi, en plus dans la mise en œuvre de la stratégie mondiale de lutte contre le sida, rapportera plus de 7 dollars américains en bénéfices sanitaires.

L’ONUSIDA enjoint à l’Assemblée générale des Nations Unies de s’engager sur les objectifs d’une nouvelle déclaration politique sur le VIH/sida lors de sa réunion de haut niveau sur le sida, qui aura lieu du 8 au 10 juin 2021.


« L’humanité ne peut pas se permettre de na pas assez investir dans la préparation et les ripostes aux pandémies », a déclaré Mme Byanyima, encourageant « vivement » l’Assemblée générale à saisir le moment présent et à s’engager à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au sida.

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