Fatime Raymonde Habré, l’ex-première dame du Tchad, a accusé la presse sénégalaise d’avoir bénéficié de plusieurs centaines de millions de CFA de la part du défunt président tchadien Idriss Deby, lors du procès de époux, jugé à Dakar et condamné le 30 mai 2016 par les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) pour «crimes de guerre», «crimes contre l’humanité», «tortures» et «viols» pour crimes contre l’humanité crimes de guerres et torturé lors de son magistère ( 1982-1990). Fatime Raymonde Habré s’exprimait dans un entretien accordé à Dakar Matin et diffusé ce 26 avril 2021 en réaction au décès du président Idriss Deby dont elle dit avoir appris avec «beaucoup d’émotion».
Refaisant le procès de son époux dans sa propre perspective, Fatime Raymonde Habré, l’ex-première dame du Tchad a une fois de plus, dénoncé un procès bâclé dans lequel la présomption d’innocence de Hissène Habré n’aurait pas été respectée, mais plutôt lynché dans les médias parce qu’il y aurait eu selon elle «un contrat» pour que cela soit fait ainsi avec l’agence de communication Premium Africa qui a commis des organes de presse grassement payés pour orienter la communication dans le sens voulu par l’ex-maréchal.
«On a eu à donner 800 millions à la presse au Sénégal et si vous vous voulez, je vous donne le contrat officiel qui a lié les Chambres africaines à l’agence d’Abdou Lô Premium Africa signé et estampillé et imprimé », a révélé Fatime Raymonde Habré, interrogé par Pape Alé Niang. Elle a promis de transmettre le contrat de couverture médiatique évoqué en question à Pape Alé Niang dès ce mardi, mais elle n’a cité aucun organe de presse lors de l’entrevue.
Poursuivant ses accusations, Fatime Raymonde Habré, Mme Habré précise qu’il s’agit «20 organes de presse : journaux, télévision et radio qui ont été pris en main par les Chambres africaines Extraordinaires» afin d’orienter le traitement de l’information allant dans le sens de la culpabilité de Hissène Habré avant même son jugement.
Selon ses propos, des éléments de langage auraient été ainsi préparés pour ces organes de presse en question lors d’un atelier organisé dans un restaurant basé sur la VDN où il aurait convenu avec ces médias de ne dire «en aucun cas le président Habré», mais «le dictateur» ou «Hissène Habré tout simplement».
Et c’est un certain Frank Petit qui est le maître d’œuvre de cette communication contrôlée, croit-elle savoir. En conséquence, celle qui en veut à Idriss Deby d’avoir renversé son mari et d’avoir financé son procès à Dakar à cout de milliards, soutient que le procès de ce dernier était «avant tout d’un procès médiatique». A son avis, les conditions du déroulement du procès Habré est une tache noire dans l’histoire du Sénégal sur bien des aspects