Plus de 16 000 doses de vaccin ont atteint leur date de péremption et seront détruites au Malawi, après être arrivées dans le pays d’Afrique australe il y a trois semaines, a déclaré mercredi le ministre de la santé.
Sur les 102 000 doses envoyées par l’Union africaine (UA), quelques 16 400 n’ont pas été utilisées et ont expiré mardi, a déclaré Charles Mwansambo à l’AFP.
Sur le total des 530 000 doses reçues dans le pays via le programme Covax, le gouvernement indien et l’UA, qui sont tous des vaccins AstraZeneca, 46% ont été utilisés jusqu’à présent, a-t-il précisé.
« Nous avons utilisé la plupart des vaccins envoyés par l’UA. Mardi, lorsqu’ils ont expiré, il ne restait plus que 16 400 qui n’avaient pas été utilisés, qui vont maintenant être détruits », a-t-il déclaré à l’AFP.
Depuis les premières vaccinations en mars, le Malawi n’a vacciné que 300 000 personnes sur les 11 millions visées.
Plusieurs personnes sont réticentes à prendre le vaccin. « Je prends mon temps, beaucoup d’histoires étranges circulent. Je veux voir les réactions des premiers vaccinés avant de partir », confie un citoyen à l’AFP.
Le sociologue Innocent Komwa confirme que l’apathie à se faire vacciner est probablement due à la l’impact des théories du complot et de la désinformation : « Au Malawi, nous avons beaucoup d’adultes qui sont bloqués dans la phase de contemplation, qui auraient besoin d’un petit coup de pouce pour se décider », explique-t-il.
« Malheureusement, le gouvernement et les responsables de la santé n’ont pas fait grand-chose pour contrer les fake news, les rumeurs, notamment autour d’AstraZeneca », déplore-t-il.