La petite ville de Palma, dans le Nord, est tombée aux mains des djihadistes du groupe Al-Shebab, après plusieurs jours d’affrontements avec l’armée.
Terreur. Depuis samedi, l’extrême nord du Mozambique a basculé. La ville portuaire de Palma est tombée aux mains d’un groupe djihadiste connu sous le nom de Ahlu Sunna wal Jamaa, ou « Al-Shebab » ( c’est-à-dire « les jeunes » en arabe). Cela fait trois ans que cette guérilla djihadiste met sous pression cette région frontalière avec la Tanzanie avec une montée en puissance. Depuis août 2020, elle contrôle déjà le port stratégique de Mocimboa da Praia, crucial pour l’arrivée du matériel nécessaire aux installations gazières et qui n’a jamais été repris par les militaires mozambicains en dépit de plusieurs tentatives, ces djihadistes sont désormais maîtres d’une bonne partie de la zone côtière.
Mercredi, les groupes armés ont lancé une attaque d’envergure contre Palma, simultanément sur trois fronts, le jour même où Total annonçait la reprise des travaux du site d’exploitation gazière, censé être opérationnel en 2024. La ville est tombée entre leurs mains samedi, après trois jours de combats. Le nombre de victimes parmi les civils et les combattants reste inconnu. Le gouvernement mozambicain a confirmé dimanche soir qu’au moins sept personnes ont été tuées dans une embuscade vendredi, en tentant de s’échapper d’un hôtel où elles s’étaient retranchées. Et des « dizaines » d’autres lors de l’attaque initiale mercredi. Des témoins ont raconté à l’ONG Human Rights Watch qu’ils ont tiré « tous azimuts sur les gens et les bâtiments », laissant une traînée de corps dans les rues.