Y’a-t-il un système Macky ? Véritablement, non ! En ce sens que le Président Sall n’est pas un théoricien. Il l’est en tout cas moins que Senghor ou Wade. En cela il rappelle Diouf qui est sans doute son ami parce qu’il lui voue un respect profond.
Mais, il y a tout un ensemble de manières de faire la politique qui lui est propre et qui vient sans doute de son vécu, de son expérience personnelle mais aussi du contexte socio-politique du Sénégal.
Le ‘’mackyavélisme’’ dure depuis 9 ans. C’est en effet une grande capacité de l’homme à tirer profit des évènements, à savoir manipuler alliés et adversaires, à rouler dans la farine beaucoup de ses semblables et à contraindre ceux qui sont plus durs à convaincre ou à subjuguer.
Neuf ans que cela dure. Mais sans doute tout n’est pas négatif. Ou que tout n’est pas positif ! Selon quel angle, on analyse le ‘’phénomène’’.
Ici, on parlera sans doute de bourse familiale, de Pudc, de Puma, de Promovilles, de Prodac, de Der, de Ter, de BRT, etc.
C’est sans doute beau tout cela parce qu’il y a eu du positif.
Mais, l’autosuffisance en riz n’a jamais été atteinte. Les jeunes empruntent les pirogues de fortunes et meurent en mer parce que, au-delà de l’attraction de l’occident qui est réelle, le travail sérieux est sérieusement rare.
Les communautés rurales sont devenues des communes mais seulement sur le papier. Au fond, rien n’a changé, vraiment.
Les maires, illégalement reconduits, ont du mal à regarder dans les yeux leurs administrés.
Des officiers de l’armée, de la gendarmerie, des magistrats, démissionnent.
Les Pv d’auditionnent sont dans les portables et des pilleurs s’attaquent aux biens des autres et aux édifices publics.
Certes la Gambie, la Mauritanie et la Guinée-Bissau sont devenus moins des menaces, mais sans doute les sociétés étrangères raflent tout au grand dam d’un secteur privé national aux abois.
Macky met en place des institutions budgétivores et ignorent les rapports des institutions de contrôle.
Il instaure un dialogue national et va dialoguer dans les couloirs.
Il célèbre Ahmadou Matar Mbow et ignore ses travaux. Il tend la main à Wade et ‘’exile’’ son fils.
En somme, un vrai champion de la politique des temps modernes. Il est tellement fourbe en politique qu’il sera difficile de se débarrasser de lui.
Alors, en deux ans et demi, qu’est-ce qu’il va encore nous proposer ?
Seul Dieu le sait. Macky a encore des cordes à son arc et déroule un agenda qu’il est le seul à maîtriser.
Ce qui est sûr est que les sénégalais doivent, encore, se préparer à d’autres surprises. Ce n’est pas fini.
L’affaire Sweet Beauty et les meutes subséquentes ont montré qu’il sait reculer.
Mais, c’est juste pour mieux sauter.
Il a réussi à faire oublier la publication de la déclaration de patrimoine d’Idrissa Seck, il nous fera oublier également autre chose.
Karim Wade va peut-être bientôt débarquer à Dakar et Macky va en faire un antidote contre Sonko.
Et pour cette raison, il va tout faire pour être dans les bonnes faveurs du pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade.
Mais, tout cela à quelle fin ? Seul Dieu le sait.
En 2024, Macky sait ce qu’il va faire. Mais personne d’autre ne le sait.
Alors, il a l’avantage de la surprise et de l’anticipation.
En tout état de cause, c’est au moment où on le croit affaibli que l’homme est le plus dangereux.
Ce serait une erreur de le sous-estimer encore parce que tous ceux qui l’ont fait jusqu’ici en ont payé le prix au plus cher.
D’ailleurs, il ne va même pas attendre 2024. Il a déjà rendus les locales incertaines et les législatives improbables.
Il va tout faire pour qu’en 2024, sa pilule à lui passe mieux que celle des autres.
En quoi faisant ? Peut-être que lui-même ne le sait pas encore. Mais, ce qui est sûr, c’est qu’il va exploiter toutes les opportunités.
Voilà le système Macky, le ‘’mackyavélisme’’.
Assane Samb