Au Sénégal, la liberté de la presse fait face au cadre légal. C’est ce que révèlent les résultats obtenus dans la mise en œuvre du projet de sauvegarde de l’espace civique au Sénégal au cours des dernières années piloté par l’ONG Article 19.
La liberté de la presse se heurte au cadre légal. Selon le directeur régional d’Article 19 Sénégal-Afrique de l’Ouest, Alfred Koulakali qui a présidé la journée d’échange pour partager les résultats obtenus dans la mise en œuvre du projet de sauvegarde de l’espace civique au Sénégal au cours des dernières années, des difficultés ont été notées. « C’est un projet qui promeut la liberté d’expression et des réunions pacifiques en vue de favoriser la participation active des citoyens à l’action publique dans un environnement habilitant », dit-il.
Et de poursuivre : » Ledit projet a été mis en œuvre pendant deux ans avec l’appui de Open Societies Africa, Amnesty International Sénégal, la Raddho, Africtivist, la Ligue Sénégalaise des droits Humains, le Cored, l’association des journalistes et des techniciens des médias ». A l’en croire, les quatre dernières années n’ont pas été faciles pour la presse, les activistes, les défenseurs des droits humains et pour la démocratie. « Les citoyens, chacun a pu y mettre du sien pour la sauvegarde de notre chère démocratie sénégalaise, pour la défense de nos droits, pour garantir un environnement où nous puissions continuer à nous mouvoir sans crainte », soutient-il.
En ce qui concerne le projet, un groupe de moniteurs des droits humains a été mis en place dans les 14 régions du Sénégal, lesquels au cours des deux dernières années ont été les sentinelles de la sauvegarde de la liberté de presse, des réunions pacifiques dans leurs régions jusqu’au niveau le plus décentralisé dans leurs communes respectives. Il s’agissait de collecter toutes les informations, les remonter au niveau central et la coordination que nous avions mise en place en tant qu’organisation de défense des droits humains, s’est chargée de trouver des réponses pour parler d’une voix unique, collaborer, travailler, s’exprimer ou porter cela à l’attention des institutions publiques habilitées et devant les mécanismes régionaux auxquels le Sénégal participe », renseigne-t-il.
De son avis, l’objectif était d’inverser la tendance et de s’assurer que l’ordre ou bien l’environnement légal est sauvegardé. A cela s’ajoute l’accompagnement des médias pour les résiliences numériques avec une étude qui visait à identifier la vulnérabilité digitale des médias et aussi un accompagnement en formation mais également un outil qui permet de se protéger contre les cyberattaques et d’autres formes de criminalité en ligne.
Il renseigne que plusieurs difficultés ont été observées avec un cadre légal très difficile. « Dans le code de la presse, il y a des évolutions qui ont été faites en 2017, on ne peut pas les nier, mais il y a encore beaucoup de choses à faire, que ce soit les cadres de régulation, le statut même du journaliste et la pénalisation des délits de presse », dit-il.