Ça stagne. Si ça ne coince pas. La Diplomatie sénégalaise a tendance à stagner en Afrique depuis l’échec de la médiation avec les États de l’Alliance des États du Sahel (Aes) et en général partout dans le monde.
Des voix, y compris dans les rangs du Pastef commencent à se rendre compte que, curieusement, c’est Macky qui garde encore une certaine aura au niveau international. C’est lui qui est encore à la tribune des grands. Ils sillonnent les continents, rencontrent les grands parmi les plus grands et anime pas mal de forums et de rencontres.
Pendant ce temps, les dirigeants actuels semblent pêcher par le défaut de carnets d’adresse après une série de voyages de Diomaye, lesquels avaient des allures de visites de courtoisie. Conséquence, les nouvelles autorités semblent avoir perdu pied surtout en Afrique du fait de la désillusion de promesses non-tenues liées au Franc Cfa, à la mobilisation de troupes en faveurs de pays comme le Mali, etc. et à un certain déficit de démarcation par rapport à des pays comme la France malgré le fait que ses militaires sont en train de plier bagages.
En Afrique, une certaine déception est perceptible à travers certains commentaires. Et la Cedeao qui avait mandaté Diomaye n’a pas du tout remercié le Sénégal pour ses efforts quand il s’est agi de prendre acte de la sortie du Mali, du Niger et du Burkina Faso, de l’organisation. Ailleurs dans le monde, la posture d’attaque systématique contre l’ancien Président Macky n’a sans doute pas porté ses fruits. L’aura de ce dernier reste intacte. C’est pourquoi, il importe de revoir la copie.
Le Sénégal doit adopter une stratégie ferme et résolue de révision de son approche diplomatique à l’aune des nouvelles réalités géopolitiques. L’exploitation du pétrole et du gaz et les acquis en la matière du fait du rayonnement du pays bâti au fils des décennies devraient servir de socle à cette nouvelle politique. Cette approche, qui ne sera pas en déphasage avec l’idéal panafricaniste, devra permettre au pays de la téranga de davantage peser et de ne pas se contenter de peser seulement.
Qui plus est, les nouveaux dirigeants doivent avoir un carnet solide d’adresse, tisser des relations d’amitié sûres avec les pays développés et émergents et éviter les approches populistes à peu de valeurs ajoutées. A ce propos, un symposium avec les anciens diplomates de carrière et une rencontre avec les ambassadeurs en poste aideraient à y voir plus clair.
En tout état de cause, il faudra se rendre compte que le Sénégal a besoin des autres pays. Il ne vit pas dans un îlot désert. Et les autres ont aussi besoin de lui. Donc, il est possible de créer les conditions d’un rayonnement beaucoup plus affirmé du pays au niveau international. Il suffit juste d’y travailler afin d’éviter les ratages du début. Notre pays peut mieux faire.
Assane Samb