La Haute Cour de justice pourrait se mettre dans les jours à venir en mouvement aux côtés du Pool judiciaire financier. Prête à être mise en branle avec ses premiers dossiers de mise en accusation, la justice va se resserrer autour de ses cibles. Selon des sources judiciaires, plusieurs anciens ministres de Macky Sall risquent de se retrouver confrontés à un double mandat de dépôt.
Prête à être mise en branle avec ses premiers dossiers de mise en accusation, la Haute Cour de justice, qui se met en mouvement aux côtés du Pool judiciaire financier, va se resserrer et sans précipitation mais avec une stratégie de reddition des comptes bien élaborée. Selon des sources judiciaires, plusieurs anciens ministres de Macky Sall risquent de se retrouver confrontés à un double mandat de dépôt.
Depuis que le Pool judiciaire financier a lancé ses enquêtes, le régime précédent semble pris dans un étau dont les mâchoires se resserrent inexorablement. Selon L’Observateur, la Haute Cour, ultime pièce du dispositif conçu pour solder les comptes avec le régime passé, va bientôt être mise en branle. C’est un travail de fond qui vise à frapper au moment opportun. Une tactique calculée qui pourrait prendre de court les anciens ministres, qui avancent dans l’incertitude, sans savoir quand elle frappera. D’ailleurs, poursuit la même autorité judiciaire, beaucoup d’anciens ministres risquent de se retrouver avec un double mandat de dépôt, pris dans l’engrenage d’une justice qui ne laisse aucune brèche. « Opération Fatt Fepp », comme chantonne la chronique favorable à une reddition drastique des comptes.
Selon Théodore Monteil, ancien parlementaire et fin connaisseur des rouages de la Haute Cour de justice qui lève le voile sur le principe de la mise en accusation. « Tous les ministres peuvent être poursuivis », explique-t-il. Tout commence par une saisine de l’Assemblée nationale par la justice. « Dans ce cas, l’Assemblée vote la mise en accusation. Et dès qu’elle est actée, la Haute Cour de justice prend le relais », précise-t-il. Mais cette dernière n’a pas toute latitude : « Elle n’a pas la main sur les dossiers, tant qu’il n’y a pas de mise en accusation. C’est une étape incontournable. »
Pour illustrer son propos, il évoque le souvenir d’un précédent marquant. Le même que Daouda Mine. « Prenez l’affaire Idrissa Seck. Lorsque le problème a éclaté, l’Assemblée a été saisie, elle a voté la mise en accusation, et c’est seulement à partir de là que la procédure a pu réellement démarrer », souligne Mine. Résultat : deux mandats de dépôt pour un même homme, pris dans l’engrenage de la machine judiciaire.
Source: Senenews