Face à ce bouillonnement social, Bachir Diawara membre du Parti démocratique sénégalais à asséné ses vérités crues. Invité à l’émission du Grand oral sur Rewmi Tv, ce dernier est revenu sur le rapport de la Cour des comptes, le contexte économique et le rôle que leur mentor Karim Wade peut jouer pour faire décoller l’envol économique du pays. Mais il a invité les tenants du pouvoir à ne pas faire focus tout le temps sur la reddition des comptes.
Membre du Parti démocratique sénégalais et proche de Karim Wade, membre de la défunte « Génération du concret » (GC) Bachir Diawara était le Directeur de cabinet de Karim Wade. Nommé en mars comme porte-parole du Pds, ce dernier était l’invité du Grand orale sur Rewmi Tv. Un parti qui a connu plusieurs revers avec des dissidences. Sur les perspectives, le Pds est-il assez revigoré ?Selon Bachir Diawara, il ledit parti reste vitale malgré les difficiles face au régime de Macky Sall avec la privation des droits civiles et politiques de Karim avec un dossier de la Crei qui est selon lui « était du toc et pour neutraliser le Pds. » « Nous continuons de nous organiser avec la vente des cartes du parti et renouveler les bases du parti et une tournée qui sera à l’honneur. Une batterie de stratégies du Pds sera mise sur pied. On assure le flambeau » a-t-il fait savoir.
Cas Karim et Me Wade…
Revenant sur leur cohabitation avec l’Apr lors des locales avec « un Macky bourreau de Karim », l’invité a noté avoir reçu des tas de critiques car d’aucuns ont qualifié cette coalition de « contre nature avec les brimades reçues de la part des gens de Macky. » « Ce fut une étape mais la priorité c’est l’organisation interne pour préparer les échéances futures. D’aucuns ont déclaré que ce fut une alliance contre nature. Mais. C’était juste pour les locales. Nous ne sommes pas des témoins inactifs. Mais le Pds a son mot à dire », a-t-il analysé.
En ce qui concerne les retrouvailles libérales avec la perte du pouvoir, c’est le cas de Me Wade qui pensait le faire mais on espérait un acte positif en ce sens. Cette retrouvaille n’est pas exclu selon Bachir Diawara bien que des dissidences ont eu lieu mais la priorité reste une organisation du parti et de relever les défis. Il a mis en exergue leur expérience et leur force pour que l’accession du Pds à cette magistrature suprême soit une réalité. Un parti qui a connu des départs certes mais l’invité a renchérit estimant que le Pds reste un parti ouvert et non hermétique et de miser sur une organisation pour les jeunes et qui adhèrent à ce parti comme à travers l’Ujtl. « Le parti n’est pas dégarni. C’est archi-faux. Des anciens sont là et le fait d’avancer que Karim cherche le monopole c’est aussi faux. Chacun a son autonomie d’action on le leur concède. Nous savons que Karim est là malgré la stratégie de diabolisation orchestrée par l’ancien régime mais tout le monde sait qu’il est l’homme qu’il faut avec son background et une alternative crédible » , a défendu B. Diawara.
A l’en croire, son retour est la question qui est sur toutes les lèvres. Son proche collaborateur interpellé n’a pas été avare en parole. Pour lui, Karim est en contact permanent avec le parti et participe à sa manière au jeu politique et n’a jamais rompu le cordon ombilical. Ce membre du Pds a avancé que Karim peut rester un mois sans être inaccessible vu ses obligations professionnelles, mais il est là et bien là car il prend part à des stratégies et il est le pacemaker du Pds contrairement à ce que d’autres avancent, mais il sera là le moment venu. « On l’attendait en 2024 mais avec les manigances d’Amadou Bâ, et ses acolytes, il n’a pas pu. Mais il faut que le parti procède à sa massification avec des alliances. Me Wade lui est là et il se porte très bien et respire la bonne santé. Avant son départ il nous a reçus et à demander à ce qu’on lui amène 5 livres pour nous les dédicacer. Il a toutes ses facultés », a rassuré Bachir Diawara.
A la question de savoir à quand la tenue d’un congrès du Pds pour élire un autre Sg ? Bachir a répondu que c’est en perspective et en processus. Il a argué qu’il faut discuter avec les différentes entités de même que les jeunes et les femmes etc. « Chez les femmes, il y a une dynamique avec Fatou Sow et sous la houlette de Aminata Lô. Le Pds ne fait pas de la politique spectacle. Mais on mobilise leurs pairs dans les différentes localités » a-t-il révélé.
Pour le cas Tafsir Thioye et de Doudou Wade la pomme de discorde ne vient pas des élections législatives selon lui. Elle serait antérieure à la présidentielle. Arguant que toutes ces personnes avaient des positions claires en voulant s’accrocher à Amadou Bâ qui symbolisant la continuité de Macky Sall. « Il fallait rompre et partir sur la base d’actes concrets avec Sonko et Diomaye. On verra si cet espoir est légitime et nous sommes du côté des populations pour que le travail se fasse dans le bon sens » a poursuivi M. Diawara.
Rapport de la Cour des comptes, arrestations de pontes de l’Apr…
Autre point abordé, il s’agit de celui du rapport de la Cour des comptes qui a créé une levée de boucliers des membres de l’ancien régime suite à la convocation de leurs membres dont certains en prison dont Farba Ngom. Livrant son appréciation, il a avancé l’idée selon laquelle un pays pouvait fonctionner sur la base de référence. Il dit ne pas évoquer le rapport sans pour autant revenir sur le début de la gouvernance de Macky avec ce que le Pds avait laissé dans ce pays Prenant comme référence 2012, il a révélé que Me Wade avait trouvé 516 milliard de budget puis l’a ramené à 2200 milliards. Le niveau de l’endettement qui était à 165% du Pib, Wade l’a ramené à 37,3% du Pib.
Sur les avoirs extérieurs c’était de l’ordre de 87,7 milliards puis à 1974 milliards. La réforme fiscale qui avait passé l’IS de 35% à 25%, de même que les délais de création des entreprises qui est passé de 58 jours à deux sous l’impulsion de l’Apix. Sur cela, le volume des investissements avait largement augmenté passant de 467 milliards en 2000 à 1394,6 milliards.
Des chiffres qui montrent selon Bachir que le pays était sur les rampes de l’émergence sous le magistère Wade. « Il faut savoir ce qui s’est passé entre-temps. Une question idoine car dit-il « le Pds a été fidèle pour la reddition des comptes. Sur l’affaire Karim Wade le Pds a alors réitéré sa disponibilité à faire aboutir la stratégie de reddition des comptes. C’est l’acharnement que nous avons dénoncé à l’époque sur ce dossier. Car il était traité sur la base d’une mission scélérate et la Crei avait été dénoncée et critiquée avec tout ce qui a été dit à l’époque. Mais ce pays avait tout perdu au plan international.
Aucun sénégalais n’a pu trouver une seule centime pour laquelle Karim qui était accusé de. Mais ils ont compris qu’il était utilisé comme fond de commerce et son image ternie mais jamais aucune preuve n’a été apportée par le régime de Macky. » Il a invité à faire la dichotomie entre la gestion de Wade et de Macky. A ce titre, le Forum civile a avancé Bachir à l’époque dénonçait la non publication des rapports de l’ Ige. Mais des rapports ont été faits mais ils sont sur la table des autorités mais on sait que les informations sont scandaleuses, alarmantes et l’image du pays a été dégradée . Car « cela montre que les principes de la bonne gouvernance ont été torpillés et c’est regrettable le. Mais ce régime a une responsabilité car il faut une reddition des comptes. Mais avec la lourde responsabilité de répondre à la demande sociale et aux difficultés des sénégalais. On ne peut pas vivre de reddition des comptes ad vitam aeternam. Reddition de comptes mais pas de règlement de comptes. Donc il faut être sérieux. Et faire la différence car ils ont été élus pour régler les problèmes des citoyens. »
Bachir Diawara dit reconnaître que la situation du pays était catastrophique sous la houlette de Macky.
Sur la reddition des comptes des personnalités sont placées sous mandat de dépôt dont Farba Ngom, Tahirou Sarr malgré leurs biens placés en garantis. Cette démarche jugée alarmante par Bachir Diawara dans un pays où le dit-il l’endettement est à 99,67 % où on a dépassé le seuil communautaire de 70%. Soulignant que « si l’inflation est supérieure à plus de 3,5% annoncée par Macky Sall, si notre endettement bancaire n’a pas été comptabilisé et qu’on nous montre que des gens sont capables de cautionner 442 milliards, c’est une information choquante et alarmante. On ne peut pas faire de jugement mais on pense que justice ira jusqu’au bout mais dans le respect des droit des accusés. »
Un placement sous mandat de dépôt qui émane d’un rapport qui date de 2022, la transparence est de mise pour le régime en place et le Pool judiciaire financier. Pour Bachir Diawara, si ces informations sont avérée cela veut dire que « le Sénégal traverse une phase très sérieuse. C’est tout le contraire avec le dossier Karim. Mais aujourd’hui l’histoire nous a donné raison. »
Possibles poursuites contre Macky !
Le cas Macky Sall s’est invité aux débats. Récemment à la suite d’ une sortie médiatique, Macky Sall déclarait « je n’ai peur de rien. » Moustapha Ndieck Sarre lui apportant la réplique ce samedi sans écarter une possibilité de poursuites. La justice, compte tenu de tout ce qui est dit dans le rapport, peut-elle le convoquer ? En guise de réponse, il dira que les lois transcendent les personnes et quel que soit le niveau de responsabilité, s’il doit passer devant les juridictions il le fera. « Car aucun sénégalais ne peut dire qu’il est dispensé de poursuites. Si sa responsabilité est engagée, les autorités judiciaires ne manqueront pas de le mettre devant ses responsabilités. Nous suivons le dossier comme tout le monde mais la déclaration du porte-parole du Gouvernement aussi est à prendre en compte. Ce qui montre que le régime va dans ce sens. On n’est pas contre la convocation de Macky mais nous avons dénoncé les acharnement politiques. Il faut un respect du droit » a-t-il renchérit.
Rencontre tripartite : « Le Pds pour un pacte de vérité »
Apaiser le climat social est idoine selon le régime en place. Pour cela, un pacte social et apaiser les tensions est nécessaire compte tenu du contexte tendu au plan économique. Bachir Diawara prône plutôt « un pacte de vérité » au-delà des négociations. Il faut selon lui miser sur la communication et la rencontre est dans une dynamique d’apaisement. « Il faut un climat apaisé et que le régime comprenne sa responsabilité et assure les syndicats. Il faut aussi discuter et voir le train de vie de l’État. Les agences à regrouper et éviter des doublons . C’est à lui de marquer et de donner le ton. Mais il faut souligner que si on signe et que de l’autre côté il ne doit pas exister des mesures de contre sens » a-t-il avancé. Il a donné l’exemple des subventions sur l’énergie, sur l’électricité, sur des denrées etc. Il a invité le régime à revoir cette démarche car cela risque de nous conduire vers une politique d’ajustement structurelle. « Il ne faudrait pas jouer avec les cendres mouvantes de notre histoire et plomber notre économie. Il faut être plus imaginatif et se tourner vers la diversification au plan international. Et les emprunts non concessionnels aussi il faut y penser. Mais le recours au Sukuk tel qu’il le faisait lui, Macky Sall c’est malheureux. Ils peuvent permettre aux pays d’avoir des solutions alternatives comme les emprunts obligataires. Mais de manière intelligente pour éviter que nos finances ne se dégradent » a-t-il fait remarquer.
Implication du secteur privé pour booster l’économie
Pour booster l’économie, le secteur privé est sollicité. Sous le magistère de Wade des sénégalais sont sortis des chantiers battus pour être des champions dans divers secteurs a rappelé l’invite. Qui pour une souveraineté économique, il faut la promotion des acteurs locaux. Face à cette situation, Bachir Diawara se dit convaincu que ce pays a du potentiel. Et on n’a pas le droit de saper le secteur privé à propos de la commande publique par exemple leur réserver une bonne part. Il a invité les autorités à donner consacrer au secteur 60% pour les nationaux pour avoir une réussite et l’accompagnement des banques.
Mais sur ce qui est du travailleur sénégalais qui est loin d’être protégé, il vit dans un stress professionnel permanent. Des institutions comme l’Ipres doivent faire le bilan dit-il et l’appliquer au contexte pour être plus productif. « Le Sénégal doit revoir son système de protection du travail. Il y a des travailleurs qui peinent à avoir leur pension par manque de cotisation sociale. Ils ont de la peine. Le gouvernement doit être rigoureux dans son rôle d’arbitrage du monde du travail. Il faut un dialogue permanent car cette rencontre tripartite ne se résume pas à une grande réunion en grande pompe. Il faut maintenir le contact et ne pas attendre le 1 mai. On a un problème de suivi évaluation », a regretté ce dernier.
Loi d’amnistie : « ça passe pour Amadou et ça casse pour TAS »
Le débat fait rage car l’assemblée avait rejeté le projet de loi déposé par Thierno Alassane Sall et validée l’amnistie partielle proposée par le député de Pastef Amadou Ba. Pour l’histoire a rappelé Bachir Diawara « le Pds avait voté la loi d’amnistie pour participer à l’apaisement du climat social. Mais sur les crises de sang commis il est idoine de situer les responsabilités. Il est pertinent de réfléchir sur celle de Amadou Ba. TAS n’est pas une référence pour nous car il est de la bande à Macky Sall. Celle de Amadou Ba aussi est à revoir. Mais on attend de voir les différentes propositions pour savoir la stratégie à adopter » a lancé notre interlocuteur.
Karim et ses réseaux pour aider le pays
Face à cette situation difficile Karim Wade peut-il jouer un rôle en vue de brancher le régime pour tenter de décanter la situation avec le fonds qatari ? Un élément essentiel dans le dispositif de Diomaye pour trouver une solution alternative ? « Oui il peut apporter son soutien face à ce blocage économique du pays dans le cadre de la coopération internationale.. Karim est un sénégalais et veut l’épanouissement du pays car il s’est engagé pour… Karim manifeste une grande disponibilité pour appuyer le Sénégal pour trouver des solutions », a conclu Bachir.
MOMAR CISSE