Rencontre avec les syndicat et le patronat : Le parler cash de Ousmane Sonko

Sonko invite à « un sursaut patriotique » 

Le gouvernement dirigé par le PM Ousmane Sonko a rencontrén hier, les organisations syndicales et le patronat dans le cadre d’une grande rencontre tripartite. Cette initiative vise à établir un cadre de dialogue en vue de la conclusion d’un Pacte de stabilité sociale.

Dans sa prise de parole, le Premier ministre a d’abord précisé que le temps fut long dans leur souhait de discuter avec les centrales syndicales. Selon lui, il s’agissait d’avoir les données nécessaires avant d’entamer le dialogue vu la situation héritée de l’ancien régime. « Il faut des préalables avant de juger », a-t-il indiqué.  Il a invité les centrales syndicales à mettre le curseur sur pause et de se concentrer sur le travail mais dans la transparence avec un débat sans filtre. 

« On ne peut rien construire sous la pression… »

 « La situation est catastrophique si l’on prend en compte la dette intérieure sans oublier le déficit budgétaire. Cela montre le degré de gravité. La responsabilité incombe aussi au régime sortant mais les responsabilités seront situées. Idem pour le régime actuel d’avoir une gouvernance transparente. Mais il y a une part de responsabilité collective. Il nous faut un sursaut patriotique et sortir la logique des urgences. On ne peut rien construire sur la pression et les urgences », a réagit Ousmane Sonko qui invite les différents acteurs à faire une ascèse et faire preuve de dépassement. Selon lui, il faut changer de format et malgré la présence des étudiants, des élèves qui pour la première fois prennent la parole pour exprimer leur désir. « Le vœu de Diomaye c’est de discuter et signer un pacte de stabilité sociale le 1 mai 2025. Il s’agit donc de recueillir des réclamations et de savoir ce que chacun réclame à l’autre. Ce qui impossible de tout satisfaire car le contexte n’y sied pas », a indiqué Ousmane Sonko.

Par ailleurs, il a invité les différents à ne pas avoir peur de l’état car « l’Etat ne vous cachera rien car tout sera mis sur la table.  Mais l’Etat ne peut pas tout satisfaire tout de suite et maintenant. Mais ce qui est notre préoccupation ce sera la justice sociale mais on fera de notre mieux dans le court terme et d’autre dans le long terme.

Une fonction publique déstructurée pendant 20 ans

Il saisit l’occasion pour dénoncer la déstructuration de la fonction publique. Des hiérarchies A et B mais déstructurées sans tenir compte des corps. Selon le Premier ministre, cela est causé par la démagogie. « Un état ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens.  Dans le dialogue il faudra discuter mais basé sur la vérité. Même si le mandat ne se limitera qu’à un seul mandat, on le fera car il faudra mettre ce pays sur les rails, en commençant par le train de vie de l’Etat », a argué Sonko. Et de poursuivre : « J’ai refusé d’acheter près de 30 voitures pour la Primature. Mais il faut faire des efforts sur nous-même et dégager des marges budgétaires car nous avons dépassé notre capacité d’endettement et que chacun fasse des efforts pour éviter une banqueroute avec une masse salariale de 39% des recettes. »

La Fonction publique : pas une crèche pour…

Sur la fonction publique, il a révélé que des agents ont été recrutés sur aucune base. Il a précisé que la « F. publique n’est pas une crèche pour caser de la clientèle politique. Il nous faut repenser à notre modèle. Car ce système ne devait pas continuer car le combat commençait le 24 mars. Nous avons un leadership avec une vision mais hérite d’un pays en lambeau. »

Selon Ousmane Sonko, les pays qui se sont développés sont des pays où les libertés sont réduites comme en Asie. « Plus il y a de liberté plus il y a de responsabilité et donc il faut discuter et savoir ce que l’on peut et ce que l’on ne peut pas faire.  La confrontation ne règle rien car aucune des deux parties n’y gagne. Comment sortir de la zone de turbulence dans ce contexte ? s’est interrogé le Premier ministre.

 Le PM liste les engagements de l’État

A en croire Ousmane Sonko, il y aura des rencontres sectorielles car le problème qui existe c’est l’escalade. « Dès que tu accordes à un, d’autres vont réagir. On prendra acte pour les points urgent dans l’enseignement supérieur, dans le secteur de la santé etc. ». Il a demandé aux syndicats grévistes de marquer une pause et de suspendre les grèves le temps de se concentrer sur le travail pour développer ce pays.

 « Il nous faut un moratoire pour régler les urgences. Nous ne sommes pas là pour bâtir des immeubles mais pour miser sur la souveraineté alimentaire, développer l’élevage et d’autres secteurs. Nous allons tout faire pour payer les salaires et les arriérés, éviter les retards mais travailler sur le basing social, l’équité sociale. Continuer à bâtir ensemble une industrie et faire vivre les différents secteurs et se réapproprier nos ressources », a promis le Pm.  

Il a tenu à rassurer les acteurs en précisant que les investisseurs toquaient à la porte du Sénégal. « Nous travaillons progressivement à redresser ce pays mais l’on ne peut pas planter aujourd’hui et récolter les fruits aujourd’hui. Nous sommes ouverts au dialogue et à la transparence. Tout ce qui est faisable nous le ferons mais nous allons éviter la confrontation », a conclu le Pm.