Sans financement de l’action humanitaire, plus de 4,4 millions de personnes pourraient être confrontées à la faim d’ici avril 2025, en raison de l’aggravation des conditions de sécheresse, des conflits et de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, ont mis en garde mercredi des agences humanitaires des Nations Unies.
Cette fois, ce pays de la Corne de l’Afrique n’est pas seulement confronté aux effets dévastateurs de la sécheresse, mais doit faire face aux conséquences du conflit et une « baisse sans précédent du financement de l’aide humanitaire ». « Ces crises qui se chevauchent exigent une action immédiate, collective et bien coordonnée pour renforcer la résilience de la Somalie », a déclaré dans un communiqué, Mohamuud Moallim, Commissaire de l’Agence somalienne de gestion des catastrophes (SoDMA).
L’avertissement d’aujourd’hui intervient alors que la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) montre que 3,4 millions de personnes connaissent déjà un niveau de crise, ou plus, de la faim en Somalie (IPC3+). Ce nombre devrait passer à 4,4 millions, soit 23% de la population, entre avril et juin 2025, en raison des pluies inférieures à la moyenne prévues.
Près des deux tiers des enfants malnutris sont au sud
La Somalie a été poussé en 2022 au bord de la famine par une grave sécheresse, entraînant des milliers de morts, dont près de la moitié étaient des enfants.
L’ONU estime que 1,7 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aiguë jusqu’en décembre 2025. Parmi eux, 466.000 souffrent de malnutrition aiguë sévère, soit une augmentation de 9 % par rapport à la même période l’année dernière.
Près des deux tiers (64 %) du fardeau total de la malnutrition sont concentrés dans le sud de la Somalie, où les conditions de sécheresse et d’insécurité sont les plus graves. « Les événements climatiques passés montrent que les enfants sont les plus touchés, confrontés à une malnutrition sévère et à des maladies qui augmentent leur risque de décès et de problèmes de développement à long terme », a affirmé Nisar Syed, responsable de la représentation de l’UNICEF en Somalie.
En raison d’une grave pénurie de fonds, des programmes vitaux ont été réduits ou carrément interrompus. L’ONU appelle à un financement plus urgent afin d’augmenter l’aide alimentaire, le soutien nutritionnel, les services d’eau et d’assainissement, ainsi que les initiatives de subsistance pour atténuer les impacts de la sécheresse attendue en Somalie.