L’organisation des Nations Unies, à travers ses démembrements tels que le fond des nations unies pour l’enfance (UNICEF), le fond des nations unies pour la population (UNFPA) et ONU Femmes, s’est indignée de l’excision collective de 11 petites filles dans le département de Goudomp. L’organisation qualifie cette pratique de « néfaste », rappelle les dangers liés à l’excision des filles et appelle à un sursaut collectif pour faire cesser définitivement cette pratique.
Le 15 février dernier, 11 fillettes âgées de cinq mois à cinq ans ont été collectivement excisées dans le département de Goudomp situé dans la région de Sédhiou. Alertée sur ces faits, l’organisation des nations unies n’a pas mis du temps à les condamner par le biais de ses démembrements sur les questions présents au Sénégal. « L’UNICEF, UNFPA et ONU Femmes regrettent profondément ces faits qui interviennent quelques jours après la commémoration nationale de la journée internationale de tolérance zéro contre les mutilations génitales féminines », lit-on dans le communiqué.
Les démembrements de l’organisation indiquent, à ce sujet, que les mutilations génitales féminines infligent de graves blessures physiques et psychologiques, profondes et irréversibles, engendrant des douleurs, des traumatismes et des risques mortels pour la santé. De plus, « elles portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles de disposer de leur corps et de vivre en toute sécurité et dans la dignité », selon eux. Ainsi, les trois démembrements des Nations Unies disent s’alarmer que ces pratiques « néfastes » continuent d’être perpétrées avec la complicité de certains membres de la communauté, malgré les efforts menés par le gouvernement. Ils rappellent, à ce titre, que le Sénégal a joué un rôle précurseur dans la région en adoptant dès 1999 la loi 99-05, qui incrimine non seulement la perpétration, l’instigation, la préparation et/ou l’assistance à un acte de mutilation génitale féminine mais aussi le non-signalement d’incident lié à une telle pratique.
Dans le même ordre d’idées, l’UNICEF, UNFPA et ONU Femmes rappellent également que l’article 7 de la Constitution du Sénégal prévoit la protection de toutes les personnes contre toutes les mutilations physiques en ces termes : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, au libre développement de sa personnalité, à l’intégrité corporelle notamment à la protection contre toutes mutilations physiques ». Enfin, les trois démembrements des Nations Unies appellent à un sursaut collectif pour que plus aucune fille n’ait à subir de mutilations génitales féminines au Sénégal et disent comptent sur l’engagement du gouvernement pour poursuivre les auteurs et complices et faire appliquer la loi.
Parallèlement au communiqué, le représentant de l’UNICEF au Sénégal a haussé le ton, dans une déclaration, pour s’indigner contre l’excision de ces petites filles dans le sud du pays. « L’excision n’est pas seulement une atteinte à l’intégrité physique des filles, c’est une négation de leur avenir. Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette pratique qui vole à des filles de plus en plus jeunes leur enfance et leur bien-être. Il est temps d’unir nos forces pour que plus jamais une fille ne subisse cette violence », a souligné Jacques Boyer.
El HADJI MODY DIOP