Nous avons appris, avant-hier, que le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) a mis fin à sa collaboration avec la Coordination des associations de presse (Cap) dont elle faisait partie. Une situation prévisible au regard des missions du Cored. Il est en effet important de relever que ce Conseil veille particulièrement au respect des règles d’éthique et de déontologie au niveau des organes de presse.
A ce titre, il dirige le tribunal des pairs et délivre le quitus pouvant permettre de détenir la carte de presse, entre autres missions stratégiques. Une telle structure doit rester à équidistance de toute autre pour éviter tout conflit d’intérêt et toute confusion de mission. Or, la Cap était une structure qui comprenait, au-delà du Cored, le Synpics, principal syndicat des journalistes et le patronat de presse représenté par le Cdeps. Bien sûr, il était heureux que toutes ces structures se donnent la main pour une entreprise aussi importante consistant à organiser des assises de la presse. Mais, la collaboration devrait s’arrêter à ce niveau. Car, les intérêts sont divergents.
Un syndicat ne peut pas évoluer dans une même structure que le patronat sauf en cas de négociation de conventions collectives ou d’accords d’établissement. Car, la mission du Synpics est justement d’aider les travailleurs à faire reconnaître leurs droits devant le patronat. Ce dernier, comme on le sait, se soucie beaucoup plus de la pérennité et de la solvabilité de leurs entreprises.
Donc, entre le Cored qui souhaite que les règles professionnelles soient respectées par tous et le Synpics qui défend les intérêts matériels et moraux des travailleurs, la présence du patronat ne peut que sembler superflue même si ce dernier se soucie également des missions des premières. C’est pourquoi, il est rare de voir un syndicat et le patronat évoluer dans la même structure. Comme il est rarissime de voir une structure comme le Cored flirter avec les travailleurs qu’il est chargé de contrôler et même de sanctionner, au besoin.
En clair, l’alliance était contre-nature. Il s’agit certes de la grande famille de la presse mais avec des missions et intérêts différents et parfois divergents.
Assane Samb