En route vers l’Espagne et le Qatar,… ? nous interpelle en tant qu’acteur politique. Vision Bokk Sénégal (VBS) estime que l’idée de recruter des jeunes pour travailler à l’étranger repose sur une pratique ancienne qui, malgré son apparente utilité, n’a jamais permis au Sénégal de résoudre durablement la question persistante du chômage. Cette stratégie, consistant à exporter nos forces vives vers des pays souvent plus développés, est aujourd’hui à repenser. Au Sénégal, tout reste à reconstruire.
Le troisième axe du référentiel Sénégal 2050, axé sur le renforcement de notre capital humain, doit confirmer la capacité de notre nation à s’appuyer sur cette richesse inestimable. Dans un contexte où les pays dits développés peinent à maintenir leurs effectifs jeunes, il semble incohérent pour notre pays de privilégier l’émigration de cette frange essentielle de notre population. VBS exprime ainsi sa profonde inquiétude face à cette démarche. Notre nation dispose d’un potentiel immense, notamment dans le secteur agricole, un domaine encore largement sous-exploité. Permettre à nos jeunes de partir à l’étranger pourrait les priver de l’opportunité de contribuer directement à l’essor de notre économie et à la prospérité de notre pays.
Nous sommes convaincus qu’en mettant en place des politiques de soutien et de formation adaptées, nos jeunes peuvent devenir des acteurs clés dans la transformation de notre agriculture. Cela permettrait de créer des emplois durables, de renforcer la sécurité alimentaire et de bâtir une économie plus résiliente.
Vision Bokk Sénégal invite les autorités à reconsidérer leurs priorités et à valoriser davantage l’agriculture. Il est essentiel d’encourager nos jeunes à investir dans ce secteur vital pour l’avenir du Sénégal. Nous sommes toutefois favorables à des initiatives de formation ciblées à l’étranger, à condition qu’elles garantissent le retour des bénéficiaires pour contribuer au développement économique local. Si cette approche n’est pas adoptée, atteindre les objectifs de Sénégal 2050 pourrait rester un rêve inaccessible. Il est donc impératif de repenser nos accords de partenariat. Pour une phase transitoire en attendant la mise en oeuvre des politiques d’emploi, VBS propose les mesures suivantes :
1. Accompagnement et formation continue.
Il est crucial de renforcer les compétences des jeunes en attendant des opportunités concrètes dans l’agriculture. Cela pourrait inclure des formations en gestion d’entreprise, en techniques agricoles modernes, ou encore en leadership et gestion de projets. Ces connaissances leur permettront de mieux appréhender les défis du secteur et de maximiser leur impact.
2. Programmes de stage et d’apprentissage
La mise en place de stages ou de programmes de mentorat dans des exploitations agricoles, des coopératives ou des entreprises agroalimentaires aidera les jeunes à acquérir des compétences pratiques, à se confronter aux réalités du terrain et à développer un réseau professionnel. Ces expériences faciliteront leur insertion dans des emplois durables.
3. Accès facilité aux financements et micro-crédits
L’entrepreneuriat peut constituer une alternative viable pour certains jeunes. Afin de leur permettre de démarrer des projets agricoles, des mécanismes de financement, tels que des micro-crédits, devraient être mis en place par l’État ou des organisations privées. Ces financements adaptés contribueraient à renforcer la souveraineté alimentaire tout en générant des emplois durables.
En résumé, soutenir les jeunes dans leur développement personnel et professionnel, à travers des formations pratiques, un accès simplifié aux financements, des stages et la valorisation du secteur agricole, est une nécessité impérieuse. Ce secteur représente un levier d’emploi et d’entrepreneuriat trop longtemps négligé. Une approche collaborative et proactive, axée sur la mobilisation des jeunes, permettra de combler le fossé entre les promesses d’emploi et la réalité d’un marché du travail agricole encore sous-exploité.
Vision Bokk Sénégal reste convaincue que l’avenir du Sénégal repose sur la jeunesse et sur une agriculture florissante, capable de répondre aux besoins de notre population tout en étant un moteur de transformation économique.
Mamadou Aw
Président de Vision Bokk Sénégal
trés bien écrit et bonnes propositions aussi