Voilà un secteur où tout le monde souffre. La presse sénégalaise ne se porte pas bien. Les entrepreneurs et les travailleurs souffrent. Le plus généralement en silence. Mais, de plus en plus, à voix haute. Le Conseil des éditeurs de presse (Cdeps) avait voulu tenir une conférence de presse ce lundi à la Maison de la presse pour se faire entendre. Malheureusement, même là, l’exercice a dû être reporté du fait de malentendus avec la Direction générale des locaux.
Encore, les malheurs de la presse. Ce qui est sûr est que les entreprises de presse ne sont pas viables économiquement parlant. Et à cette donne s’ajoutent, depuis l’arrivée des nouvelles autorités, la presse fiscale, les Avis à tiers détenteurs (Atd) pour bloquer leurs comptes, le défaut de reconnaissance par les autorités pour nombre d’entre elles. Du coup, des entreprises ferment, les retards de salaires augmentent, le personnel qui, le plus souvent broie du noir, se retrouve dans davantage de précarités.
Le déficit de communication est réel entre les autorités et les patrons de presse. Certains parmi eux n’arrivent pas à s’entendre avec leurs personnels. Les malentendus sont à tous les niveaux. Les plus forts écrasent les plus faibles.
Or, cette loi de la jungle ne saurait perdurer. Du côté des autorités, on doit se convaincre du fait que les entreprises de presse ne sont pas comme les autres. Elles sont sensibles du fait de la matière sur laquelle elles travaillent et sont fragiles du fait de l’absence de publicité et de viabilité commerciale. Or, du fait de la mission de service publique qu’elles poursuivent, elles méritent un appui conséquent de la part des autorités pour rester en vie. Car, sans presse, il n’y a pas de démocratie.
Et du côté du patronat, les efforts doivent aussi aller dans le sens du respect des dispositions de la Convention collective qui régit la profession relative notamment aux droits de ces travailleurs. Et au personnel, de respecter leurs obligations conformément au Code de la presse et au code du travail sur les obligations du travailleur. Si chacun assume ses obligations avant de réclamer des droits, la presse se portera beaucoup mieux. Mais, malheureusement, on est encore loin du compte.
Assane Samb