Il a mis en garde les acteurs de l’administration sénégalaise. Ousmane Sonko, après le discours de Diomaye n’a pas manqué de faire un diagnostic sans complaisance. Ce dernier dit être « dans l’ère de la tolérance 0 et veut que l’administration sénégalaise retrouve ses lettres de noblesse.
A la suite du Chef de l’Etat, le Premier ministre Ousmane Sonko a aussi appelé les participants à « bannir et à combattre radicalement toute forme de déviance et de manquement à l’éthique et à la déontologie ». Selon ce dernier qui prenait part à la rencontre, l’administration sénégalaise s’est-il désolé « est hélas sous le feu de la rampe, traversée par des vagues impudiques, de dossiers se rapportant à des faits de corruption, de surfacturation de marchés, de trafic d’influence, de détournements, de deniers publics, de prévarication foncière et immobilière. Et de s’interroger : « Est-il utile de rappeler qu’à l’indice de corruption, notre pays est classé au 123ème rang sur 190 pays ?
Au-delà de l’aspect pédagogique et préventif auquel nous consacrerons toute la formation nécessaire, je voudrais vous confirmer que, depuis le 24 mars 2024, avec l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye, nous sommes entrés désormais dans l’ère de la tolérance zéro, aussi bien pour la détection que pour la sanction de ces pratiques occultes, conformément à nos engagements en matière de réduction des comptes devant le peuple », a déclaré le Premier ministre. Pour lui, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le Sénégal. « C’est pour notre administration, notre secteur public et parapublic. Écrivons-la, ensemble de la plus belle des manières, selon la vision, les orientations et la volonté du président de la République, chef de l’État. Car en effet, depuis des décennies, notre capacité de se rencontrer, de débattre et de négocier s’est nettement détériorée, entraînant avec elle une crispation et un manque de confiance des acteurs, un immobilisme que la plupart ont fini par légitimer comme la pire des solutions. Fort heureusement, une nouvelle génération vient vous rappeler l’importance d’agir ensemble pour laisser l’État à la hauteur du peuple qu’il sert », a-t-il ajouté.
Ousmane Sonko décrète la tolérance « 0 »
La discipline, le travail et la productivité : « c’est à quoi Ousmane Sonko a invité les principaux acteurs. » Ce dernier a mis en garde ces derniers en ces mots. « Je m’évertuerai, en tant que chef du gouvernement, à ce que notre administration suive le processus enclenché dans la plus stricte discipline. Le contraire conforterait l’idée souvent émise de la présence à côté et certainement en dessous de l’Etat apparent d’un Etat profond, souterrain, d’une hiérarchie parallèle, informelle, qui détiendrait secrètement le pouvoir décisionnel, survivant aux alternances politiques, se maintenant de façon cohérente et regroupant des représentants d’intérêts d’un établissement. Mon gouvernement agira avec toute l’énergie nécessaire contre toute entrave vicieuse au processus de transformation », a déclaré le Premier ministre Ousmane Sonko.
Dans la même lancée, le chef du Gouvernement a évoqué la mise en place d’une structure chargée de coordonner et de suivre la mise en œuvre des projets avec des objectifs clairs, des indicateurs d’effet et des indicateurs d’impact précis. Ce schéma, selon lui, devra dicter dès lors l’organisation verticale et horizontale de l’administration. Ousmane Sonko a annoncé la création très prochainement de l’Agence nationale de centralisation de la commande publique, dont le projet de décret sera incessamment soumis au chef de l’État. « Cette agence permettra de rationaliser les dépenses de l’État et d’améliorer nos marges de manœuvre budgétaire dans le cadre d’un assainissement durable et d’une gestion vertueuse et saine de nos finances publiques. Mesdames et messieurs, chers participants.
À l’expérience, il est clair que les seules mesures structurelles, organisationnelles et textuelles ne pourraient garantir à elles seules la réussite de cet immense chantier qui nous attend. Il nous faudra donc identifier, combattre et neutraliser les obstacles au changement », a souligné le Premier ministre. Il a promis de mettre en place un cadre de gouvernance du changement, à la neutralisation des obstacles au changement et au respect strict de la déontologie. A l’en croire, la réussite de cet agenda national Transformation Sénégal 2050, dans ses déclinaisons périodiques, exige une réforme en profondeur de la gouvernance depuis la présence de la République, où sera logé le Conseil présidentiel, jusqu’au dernier échelon des concentrés et aux entités décentralisées. « A la primature, nous veillerons à l’opérationnalisation et à la dynamisation du comité de modernisation d’administration publique, structure de supervision et d’appui pour conduire la réforme et le renouveau de l’administration », a déclaré le Premier ministre
MOMAR CISSE