Après deux ans de vacance, le Liban, plongé dans une profonde crise économique et financière, devrait élire un nouveau président jeudi. Le Parlement se réunit à 11 h (9 h GMT) pour une élection que le général Joseph Aoun a de fortes chances de remporter. Commandant de l’armée libanaise, il bénéficie du soutien de plusieurs pays régionaux et internationaux, dont l’Arabie saoudite et les États-Unis.
Le Parlement libanais se réunit jeudi 9 janvier pour élire un président de la République, dans un pays sans chef d’État depuis plus de deux ans et plongé dans une profonde crise économique et financière.
Cette séance, qui débutera à 11 h locales se tiendra alors qu’un acteur incontournable de la scène politique, le Hezbollah, est sorti affaibli de deux mois de guerre avec Israël et de la chute du président syrien Bachar al-Assad, dont il était l’allié. Le général Joseph Aoun, commandant de l’armée libanaise, semble désormais être le plus à même de remporter l’élection, bénéficiant notamment du soutien de plusieurs pays régionaux et internationaux, dont les États-Unis et l’Arabie saoudite, d’après des responsables politiques libanais.
Des analystes estiment que le rôle clef de l’armée dans la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, a été un facteur déterminant pour l’ascension de Joseph Aoun vers la présidence.
Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (sans lien de parenté avec Joseph), en octobre 2022, le Parlement a échoué à élire un président, les détracteurs du Hezbollah l’accusant d’avoir bloqué l’élection en voulant imposer son candidat, Sleimane Frangié. Ce proche de Bachar al-Assad a annoncé mercredi son retrait en faveur du commandant de l’armée. Les réunions et consultations entre les forces politiques se sont multipliées ces dernières heures dans le but de parvenir à un consensus concernant le général Aoun. Elles ont également eu lieu sous une pression internationale accrue.
Depuis le début de la semaine, les émissaires américain Amos Hochstein, saoudien Yazid ben Farhane et français Jean-Yves Le Drian ont eu des rencontres séparées avec des députés et des personnalités politiques libanaises. Des députés ayant rencontré Amos Hochstein et Yazid ben Farhane ont affirmé que Washington et Riyad soutenaient la candidature de Joseph Aoun.
Jean-Yves Le Drian doit assister jeudi au vote à l’invitation du président du Parlement, Nabih Berri.