L’année 2024 a été marquée par des développements contrastés pour l’économie sénégalaise, oscillant entre des avancées majeures et des controverses entourant la gestion des chiffres économiques par l’ancien régime. Retour sur les temps forts de cette année où le Sénégal a tenté de redéfinir sa trajectoire économique ou le Bilan économique.
L’économie sénégalaise a enregistré une amélioration notable de sa compétitivité au troisième trimestre 2024, grâce à une inflation maîtrisée et une légère dépréciation du FCFA selon la Direction de la prévision et des études économiques ( DPEE). Ce gain de compétitivité, estimé à 3,8% par rapport au trimestre précédent, est attribuable aux effets combinés d’un différentiel d’inflation favorable (-2,8%) et de la dépréciation du FCFA par rapport aux monnaies des pays partenaires (-1,0%). Vis-à-vis des pays partenaires membres de l’UEMOA et de la zone Euro, des gains de compétitivité estimés respectivement à 3,3% et 1,5% ont été relevés, grâce à un différentiel d’inflation favorable pour l’économie sénégalaise. Cependant, sur les neuf premiers mois de l’année, des pertes de compétitivité-prix de 1,6% ont été observées comparativement à la même période en 2023.
Cette situation s’explique principalement par l’appréciation du franc CFA par rapport aux monnaies des pays partenaires commerciaux (+7,5%), malgré un différentiel d’inflation favorable (-5,9%). Les pertes de compétitivité ont été particulièrement marquées vis-à-vis des partenaires de la CEDEAO hors UEMOA (+42,0%). En comparaison avec le troisième trimestre de 2023, la compétitivité-prix de l’économie sénégalaise s’est améliorée de 2,0%, principalement grâce à un différentiel d’inflation favorable (-6,7%). Cependant, cette amélioration a été partiellement compensée par l’appréciation de la monnaie locale vis-à-vis des partenaires commerciaux (+4,7%).
Le déficit budgétaire se réduit à 610 milliards FCFA à fin septembre 2024
Les finances publiques sénégalaises ont réalisé une performance positive au cours des neuf (09) premiers mois de l’année 2024, marquée par une hausse modérée des recettes et une gestion maîtrisée des dépenses, entraînant une légère amélioration du déficit budgétaire.
À fin septembre 2024, le déficit budgétaire du Sénégal s’est établi à 610 milliards FCFA, contre 683,4 milliards FCFA à la même période l’année dernière, selon les données officielles compilées par Sika Finance. Cette amélioration s’explique par une augmentation de 6,6% des ressources budgétaires, atteignant 2 780,5 milliards FCFA, tandis que les dépenses ont augmenté de 3% pour un total de 3 390,5 milliards FCFA.
Les recettes fiscales, qui représentent 95% des recettes totales, ont connu une croissance de 8,3% à 2 642,9 milliards FCFA, grâce notamment aux recouvrements de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu, de l’IRVM/IRCM, de la TVA intérieure hors pétrole et du FSIPP (Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers), qui se sont consolidés à respectivement 380,4 milliards FCFA, 505,9 milliards FCFA, 82,7 milliards FCFA, 299,5 milliards FCFA et 72,6 milliards FCFA. Cette dynamique a été renforcée par les recouvrements au cordon douanier, avec la TVA à l’import et les droits de porte progressant respectivement à 481,1 milliards FCFA et 280,9 milliards FCFA. Cependant, des baisses ont été enregistrées dans les recouvrements de la TVA intérieure pétrole et des droits d’enregistrement, qui ont diminué de 13,1 milliards FCFA et 3,6 milliards FCFA respectivement, pour s’établir à 15,8 milliards FCFA et 52,1 milliards FCFA.
En ce qui concerne les dépenses budgétaires, la masse salariale et les intérêts sur la dette publique ont augmenté respectivement de 11,8% et 39,5%, s’élevant à 1 063,1 milliards FCFA et 567,8 milliards FCFA. Les dépenses de fonctionnement (fournitures, entretien, transferts) et les investissements financés sur ressources internes ont diminué respectivement de 10,1% (-134,3 milliards FCFA) et 39,7% (-39,7 milliards FCFA), avec des exécutions évaluées respectivement à 1 192,8 milliards FCFA et 566,8 milliards FCFA.
Pour financer une partie de ce déficit, l’État sénégalais a eu recours au marché des titres publics, levant 595 milliards FCFA au cours des neuf premiers mois de l’année 2024, malgré la crise pré-électorale et la crise de la dette cachée que traverse le pays. Le taux de chômage (élargi) a atteint 21,6 %, en hausse par rapport aux 18,6 % enregistrés à la même période en 2023, ce qui représente une augmentation de 3 points de pourcentage. Au sens strict du BIT, il est ressorti à 5,8% au trimestre sous revu.