Le 21 février 2023, dans un communiqué le Président Kaïes Saied soutien que la venue de migrants subsahariens relèverait dʼun complot visant à affaiblir l’ identité arabo-islamique en Tunisie. Dès lors, les migrants subsahariens pris au dépourvu se font licencier et expulser de leur logement. C’est dans ce cadre que Hosni MAATI d’origine tunisienne en collaboration avec le GMD a décidé de réaliser un documentaire de cour-métrage contre le racisme qui a comme titre :´´La tête levée ‘´.
Après la mort de Falikou Coulibaly président de l’association des ivoiriens de Tunisie fin 2018, Hosni MAATI lance une campagne de lutte contre le racisme en Tunisie. Quelques mois avant la Tunisie avait voté la loi 2018-50 qui criminalise et sanctionne le racisme. Ainsi, il a décidé de filmer les actions qu’il mène avec ses proches et prend conscience de la nécessité de créer une oeuvre aux vertus pédagogiques.
Ce film qui est un cour-métrage qui est né de la volonté de son réalisateur, raconte le racisme et l’exploitation, mais aussi l’espoir et la résilience. A travers les différents personnages – politiques, universitaires, militants et migrants – ce documentaire montre comment la Tunisie a subitement basculé d’un pays qui se veut accueillant à un pays que l’on fuit. Visant un public large, il a vulgarisé des notions simples et montre de façon nuancée les conséquences de ce racisme sur la vie de simples personnes qui ont le malheur de ne pas être de la bonne apparence.
Revenant sur la diffusion du film, l’avocat au barreau de France, Hosni Maati a magnifié la chance extraordinaire de bénéficier d’un soutien exceptionnel des Grands Moulins de Dakar. Et d’indiquer qu’on a tout de suite compris l’utilité, la pertinence et l’actualité du sujet qui est abordé dans le documentaire. « Ce film revient sur une séquence qui a eu lieu au cours du premier semestre 2023 sur la situation des noirs et des subsahariens de façon plus particulière. Je travaille sur des questions de discrimination et de racisme en tant qu’avocat depuis de nombreuses années. J’ai plusieurs affaires contre des personnes de premier plan d’extrême droite en France. Je pense à Marine Le Pen ou à Éric Zemmour par exemple », a t il expliquer. Il a aussi soutenu que ce film a été bien accueilli en Tunisie. « C’est un court-métrage qui n’est pas diffusé et qui sert de support à des débats parce que le sujet est très complexe et qu’il peut prêter à des interprétations. Il a été plutôt bien accueilli puisque j’ai reçu la mention spéciale du jury du Festival international « Mon premier film » puisque c’était effectivement ma première réalisation qui est un festival qui était organisé à la Cité internationale universitaire de Paris par la maison de la Tunisie. Je suis très satisfait. J’ai eu un jury avec des gens du cinéma tunisien de renommée internationale dans le monde arabe. Je suis très satisfait de voir que j’ai pu avoir cet accueil-là. Évidemment, il pose des questions qui sont sensibles, qui prêtent à interprétations et à confusions. Je suis Tunisien, je suis fier de l’être. Je ne suis pas là pour dire que des gens sont mauvais. Je suis simplement là pour rappeler que chacun a le droit et le respect de sa dignité », a indiqué l’avocat.
Et d’indiquer que pour l’instant, la diffusion se fait à travers des rencontres que j’ai pu faire en France, aux Etats-Unis, mais aussi en Tunisie. Les gens sont souvent très émus en regardant ce documentaire. Les gens, très souvent, me remercient en me disant « Merci d’avoir montré des choses que les gens ne montrent pas ». « Et c’est vrai que, moi, mon objectif, lorsque j’ai réalisé ce documentaire, c’était de donner la parole à des gens qu’on n’a pas l’habitude d’entendre parce qu’on ne connaît pas leur nom, on ne connaît pas leur âge. Très souvent, on parle de personnes, de chiffres, de gens qui ont traversé la Méditerranée et qui sont mortes, mais on ne sait pas comment elles s’appellent, on ne connaît pas leur histoire. Et moi, je voulais humaniser ces personnes-là en racontant leur histoire », a t il conclu.
Prenant la parole Pape Abdoulaye Djigal, directeur des ressources humaines et communication des Grands Moulins de Dakar a parlé de leur engagement sur la diversité. « La diversité, c’est la raison pour laquelle nous travaillons ensemble. Pour qu’on soit d’accord et respecter les différences. C’est pour cela qu’on a regroupé les gens pour diffuser le film qui a été réalisé par l’avocat de Paris. C’est pour cela qu’on a fait ce film. C’est pour montrer à tous les migrants qu’on les aime. On les aime dans leur pays, dans leur pays de la Tunisie, dans leur pays de Dakar », a t il expliqué.
Il a profité de cette occasion à lancer des messages. « Enrichir le monde, maintenir la diversité et la richesse, c’est ce que j’ai souhaité dire au début de cette conférence. Je sais que vous avez des difficultés, mais je vous conseille de vous concentrer sur la différence entre vous deux. Vous devez vous concentrer sur la différence entre vous deux. Il y a une différence entre vous deux, le travail et la richesse. Il faut que vous vous concentriez sur le travail, la richesse et la richesse. Donc le message, c’est d’abord de croire en soi, d’aller chez soi, d’aller chez l’entreprise, de travailler, d’avoir de l’espoir. C’est ce qu’il faut faire. Votre femme doit le faire. C’est ce qu’il faut faire. Le deuxième message, c’est qu’il ne faut pas abandonner les idées racistes. C’est l’idée qu’il y a en ce moment. C’est le deuxième message », a lancé Pape Abdoulaye Djigal.