Le Cabinet Bazars, à la suite d’un audit commandité par les autorités, a révélé des pratiques comptables douteuses dans la gestion du projet Grande Tortue Ahmeyim (Gta) que le Sénégal partage avec la Mauritanie. Il y aurait eu des surfacturations de charges, des manœuvres sur les dettes fiscales et autres atteintes graves aux règles de la comptabilité.
Il s’agit notamment de surestimations de charges, de refacturations de charges fiscales, etc. Beaucoup de milliards de charges, imputables aux Etats du Sénégal et de la Mauritanie se trouvent ainsi être injustifiés d’après les auditeurs. Une situation qu’il faudra sans doute tirer au clair pour que les ressources tirées de l’exploitation de ces minerais ne tombent injustement entre des mains indues.
Ces multinationales américaine et anglaise, des seniors dans leurs secteurs, ont aussi tout intérêt à s’expliquer par rapport à ces situations. Car, le cabinet Bazars s’est étonné, à juste titre d’ailleurs, que certaines justifications n’aient pas été apportées par BP et Kosmos par rapport à des dépenses avancées. C’est dire que les nouvelles autorités étaient ainsi fondées à réclamer cet audit et, pourquoi pas, à se lancer dans l’opération plus difficile, de renégociation des contrats. Car, il est désormais important, pour le Sénégal, de maximiser ses chances de tirer, le maximum possible, profit de ces découvertes de pétrole et de gaz. Ceci est d’autant plus nécessaire que le contexte économique mondial est de plus en plus difficile avec des répercutions sur le plan interne. Le taux d’endettement du Sénégal est l’un des plus élevé en Afrique.
Et les autorités doivent, dare-dare, faire face à des dépenses de plus en plus prégnantes comme les bourses des étudiants, la dette intérieure, etc. Or, si des ressources additionnelles ne sont pas disponibles, la tension sociale ira crescendo avec ses répercussions sur le plan politique. Et dans ce sillage, l’exploitation de nos ressources constitue une aubaine même si elle n’est pas la panacée.
Assane Samb