Le dossier qui oppose le patron de Wari, Kabirou Mbodje et ses ex-associés, Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tagué, a été appelé hier, lundi 2 décembre 2024, devant la Cour d’appel de Dakar.
Kabirou Mbodje à nouveau jugé à défaut, ses avocats n’avaient pas eu droit à la parole. Ses anciens collaborateurs qui étaient tous présents à la barre ont été aussi représentés par leurs avocats pour la défense de leurs intérêts. Parmi ces conseils, il y a Me Seydou Diagne qui a demandé au juge d’appel de confirmer le jugement du 24 novembre 2021 et qui condamnait Kabirou Mbodje à 2 ans de prison dont 6 mois ferme. Pour ce qui est des intérêts civils de 5 milliards que les premiers juges avaient alloués aux parties civiles, Me Diagne a demandé à la Cour de les revoir à la hausse. Cette fois-ci, Me Seydou Diagne réclame 30 milliards de F Cfa de dédommagement à Kabirou Mbodje pour le compte de ses clients. En sus, la robe noire a demandé la contrainte par corps contre le patron de Wari. Son confrère Me Baboucar Cissé, pour motiver cette somme réclamée, a déclaré que Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tagué sont des cadres qui ont quitté de grandes banques pour créer quelque chose de nouveau. Le Procureur général, tout comme les avocats des parties civiles, a estimé que les faits reprochés à Kabirou Mbodje sont caractérisés. Ainsi, il a demandé la confirmation du jugement qui a été rendu en première instance contre lui. Après les débats, le tribunal a fixé le délibéré au 6 janvier 2025. Kabirou Mbodje, il faut le rappeler, a été traduit en justice par Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tagué, qui étaient auparavant ses associés dans la société de transfert d’argent, Wari. Ces derniers lui reprochent des faits d’augmentation de capital. Délit pour lequel il a été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Dakar, le 24 novembre 2021, à 2 ans de prison dont 6 mois ferme, après disqualification des faits en abus de biens sociaux. Pour ce qui est des dommages et intérêts qu’il devait payer aux plaignants, le tribunal les avait fixés à 5 milliards de F Cfa. Ces parties civiles lui imputaient d’avoir falsifié les états financiers et d’avoir volontairement caché le capital de 2012, après avoir orchestré des manœuvres frauduleuses dans le but de les déposséder et les appauvrir. Selon eux, ils détenaient 39% du capital de Wari quand il a été créé en 2008. C’est ainsi qu’il avait, en 2013, augmenté le capital en le multipliant par 10, d’après eux toujours. Ce qui fait que de 39%, ils se sont retrouvés avec un peu plus de 3%. Ils estiment ainsi que c’est après cela que Kabirou Mbodje s’est auto-octroyé 8% du chiffre d’affaires soit 5.000.000 F Cfa. À cet effet, les plaignants disent avoir subi un préjudice de 22 milliards F Cfa. Ladite somme, d’après eux, est repartie comme suit : (Wari 16 milliards F Cfa et Interactive 6 milliards F Cfa).