Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme pour la lutte contre les violences basées sur le genre, le Réseau national des femmes libérales (RENAFEL) en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, a organisé un panel portant sur la thématique « Masculinité positive et lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG): La Contribution des Femmes Libérales » les 03 et 04 décembre 2024 à Dakar. L’activité avait pour objectif de mettre en lumière la contribution des femmes libérales dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les mots de bienvenue de L’Honorable Ndèye GAYE, Ancienne Vice Présidente de l’Assemblée Nationale, et SG de RENAFEL qui a indiqué l’ importance capitale de cette surtout pour les jeunes qui devraient profiter des nombreuses expériences en matière de lutte contre les discriminations faites aux femmes et aux filles. Il s’en est suivi les allocutions de Mme Lissa DIOP, Présidente de RENAFEL et de Mme Alexandra HELDT, Directrice Régionale de l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich NAUMANN pour la Liberté.
Dans son allocution, Mme DIOP a rappelé le contexte de la tenue de cette activité qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique de RENAFEL plus précisément l’axe 3 portant sur le plaidoyer et le lobbying. Elle a enfin remercié les membres de RENAFEL pour leur engagement et détermination, la DEEG pour son appui technique et la FONDATION FRIEDRICH NAUMANN pour son appui sans faille dans la mise œuvre des activités de l’association. Mme HELDT a, à son tour, félicité le RENAFEL pour l’organisation de cette importante activité qui s’inscrit dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme pour la lutte contre les violences basées sur le genre. Elle a rappelé aussi l’impact des hommes incarnant la masculinité positive dans la lutte contre les inégalités entre les sexes et les violences faites aux femmes et aux filles avant de proposer des pistes de solutions pour l’éradication des violences sur toutes ses formes. Par la suite.
3 panels et 2 Workshops ont été organisés.
Le Colonel Djibril NDIME, expert, dans le premier panel a défini la notion des Violences Basées sur le Genre comme étant des actes de violences dirigées contre une personne en raison de son sexe avant de faire le rappel du contexte social, culturel et historique des violences qui est profondément enraciné dans des normes qui attribuent des rôles rigides aux femmes et aux hommes. Profitant de l’occasion, ce dernier a fait le rappel des typologies de violences parlant des violences conjugales, les MGF, les mariages précoces ou forcés, le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles.
Sur ce, Madame Ndiaya NDOYE, experte, a rappelé la définition du concept du Libéralisme qui est un courant de pensée qui prône la défense des droits individuels, subjectifs dans la lignée de John au nom d’une vision fondée sur l’individu et la coopération volontaire entre les humains ; violences faites aux femmes et aux filles qui sont définies par les Nations Unies à travers la Déclaration sur l’élimination de la Violence à l’égard des Femmes par : Tous actes de violence dirigés contre des femmes en tant que telles et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.
Et Mme Maimouna NDIAYE Experte en Stratégies et Développement, les violences basées sur le GENRE constituent un problème complexe de HBD Droits humains dont la vulnérabilité est le terreau. Ce sont des violences physiques et morales avec des conséquences dramatiques pour les victimes et la communauté. Dans sa contribution, cette dernière rappelle que le RENAFEL apporte une contribution majeure dans cette lutte. De manière inclusive, Il vient d’identifier les principales contraintes d’ordre politique, économique, socioculturel, technologique, écologique et juridique pour élaborer un plan d’action avec le role et les responsabilités des acteurs et les indicateurs du suivi.
Au-delà des définitions, elle a apporté des éléments de réponses relatives à la question: « comment les Violences Basées sur le Genre affectent la vie des femmes ? ». Il a été noté dans ses propos que les violences affectent dangereusement la vie des femmes et des filles, les femmes âgées, celles vivant avec un handicap sur beaucoup de domaines liés à la santé mentale, reproductive, au développement économique, à l’estime de soi et aux performances scolaires.
Pour l’officier de police Coumba Ngouye THIAM, la première des choses a faire pour éradiquer ces cas de violences , c’est la protection des femmes en faisant des campagnes de sensibilisation sur la « Dénonciation ».E effet, selon elle, les cas de violences ne surgissent pas au premier coup, la victime subit subit cette violence depuis longtemps. Aussi, dans ce cas, son entourage se doit d’ agir immédiatement avant que l’irréparable ne se produise, c’est à dire un meurtre ou un suicide. Ensuite il y’a la main mise des institutions judiciaires (gendarmerie, police, tribunal….) dans ces cas, il s’agit surtout de l’accueil et de la prise en charge des victimes qui sont quelques fois laissées en rade et ce sont les mêmes bourreaux qui récidivent à chaque fois. Donc tous ces éléments doivent être mis en avant au niveau de tous les commissariats et structures avec une adaptation des infrastructures d’accueil. Toutefois, il est important que les autorités fassent appliquer les lois qui existent déjà mais cette application tarde. Toujours selon Mme Thiam, pour éradiquer ce fléau, des mesures doivent être prises pour rendre les femmes moins vulnérables. En effet, la majeure partie des victimes ne sait pas quoi faire face à ce genre de situation.
Faisant partie des premières femmes à entrer dans la Police, cette Inspectrice de Police, n’a pas manqué de revenir sur les activités d’une association « Les plénières de la Police » qui s’active dans la sensibilisation et le mentorat des jeunes policiers mais aussi l’accueil de la population au niveau des commissariats et postes de Police.
En termes de recommandations, il a été retenu :
1. Promouvoir davantage la masculinité positive dans les programmes de lutte contre les VBG.
2. Renforcer les capacités des formations politiques.
3. Mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir les initiatives du RENAFEL.
Ce panel sur la Masculinité positive et lutte contre les violences basées sur le genre a permis d’ouvrir un dialogue constructif et de poser les bases d’une collaboration durable entre les femmes libérales, les hommes et les communautés. Les résultats issus des travaux de groupe ont permis d’adopter un draft un plan d’action concret qui marquera ainsi l’engagement du RENAFEL dans la lutte contre les VBG au Sénégal dans une perspective de masculinité positive.