Un mouvement de foule lors d’un match de football, dédié au chef de la junte qui dirige la Guinée, a provoqué la mort d’au moins 56 supporters dimanche. L’opposition accuse le pouvoir d’être « directement responsable » du drame. Les évènements de N’Zérékoré, d’abord présentés comme des heurts entre supporters, ont été déclenchés par l’expulsion d’un ou deux joueurs et d’un penalty aux dépens de l’équipe de Labé, à la fin de la partie.
La Guinée a décrété lundi trois jours de deuil national après la mort d’au moins 56 supporteurs de foot dans un mouvement de foule lors d’un match dédié au chef de la junte, accusée par l’opposition d’être « directement responsable » du drame.
Un match de football s’est transformé en mouvement de foule meurtrier, en Guinée, dimanche 1er décembre. La finale d’un tournoi organisé par la junte au pouvoir se déroulait à Nzérékoré (Guinée), la deuxième plus grande ville du pays. Le stade, encore en travaux, était rempli à craquer. La rencontre a été tendue entre les deux équipes. À la 83e minute, un pénalty, sifflé en faveur de l’équipe locale, a été contesté par les joueurs adverses.
Au moins 56 morts
Les supporters ont ensuite envahi le terrain. « Les joueurs ont commencé à se jeter sur l’arbitre. Le public qui s’impatientait a commencé à jeter des pierres. Les forces de l’ordre ont décidé de jeter du gaz lacrymogène », raconte un journaliste présent sur place.
Sous le nuage de gaz, la moindre sortie a été transformée en goulot d’étranglement. Certains se sont risqués à gravir les murs d’enceinte, hauts d’au moins trois mètres. Selon les premiers bilans, le drame aurait fait au moins 56 morts et de nombreux blessés.