Un atelier de formation pour les journalistes sur la nutrition s’est ouvert hier. Le pédiatre néonatalogiste, Dr Daouda Ndour est revenu sur les bienfaits du lait maternel. Il a indiqué qu’il prévient contre les maladies non transmissibles.
L’alimentation des enfants en bas âge a un impact majeur sur leur développement et leur santé, et ce, jusqu’à l’âge adulte. Selon le pédiatre néonatalogiste, Dr Daouda Ndour, cela contribue à prévenir des maladies non transmissibles liées au surpoids. « La carence de nutriments dans la période périnatale laisse une empreinte métabolique qui aurait des conséquences sur la santé de l’adulte. Il est crucial de leur proposer une alimentation équilibrée et variée et de préparer le terrain pour qu’ils puissent acquérir un comportement alimentaire sain », dit-il. Il prescrit le lait maternel qui est la forme de nutrition la plus complète pour les nourrissons et fournit tous les nutriments nécessaires les 6 premiers mois de vie. « Sa composition s’ajuste constamment aux besoins de l’enfant, en fonction de son âge, de la température extérieure et de son appétit. Il a des avantages protecteurs pendant la petite enfance (contre les infections gastro-intestinales et respiratoires).
L’allaitement a aussi des bénéfices pour la santé, la croissance, l’immunité et le développement des nourrissons. L’allaitement maternel est plus sûr que les autres pratiques alimentaires car la préparation, la consommation et la conservation des produits alternatifs nécessitent l’accès à de l’eau potable ainsi qu’à une bonne hygiène », fait-il savoir. Et de poursuivre : » Le lait maternel a une composition complexe et variable, qui diffère dans le temps et d’une femme à l’autre. L’une de ses principales caractéristiques est sa teneur en composants bioactifs, dont des facteurs antimicrobiens et anti-inflammatoires, des enzymes, des hormones et des facteurs de croissance ». En ce sens, il fait noter que l’OMS recommande que les bébés soient nourris uniquement au lait maternel pendant les six premiers mois de leur vie. « Pour certaines femmes, l’allaitement ne convient pas à leur situation, ou elles n’en connaissent pas les bienfaits.
D’autres ne vivent pas l’allaitement comme elles l’avaient imaginé ou souhaité. Si le bébé ne boit pas de lait maternel, on recommande de lui donner du lait de vache qui a d’abord été transformé et adapté (préparation commerciale pour nourrissons) », renseigne-t-il. Sur les alternatives à l’allaitement maternel, Dr Daouda Ndour fait noter que l’industrie transforme le lait de vache pour que ses composantes nutritionnelles se rapprochent davantage de celles du lait humain. « Mais les préparations commerciales pour nourrissons ne peuvent égaler le lait maternel. Elles ne contiennent pas les mêmes protéines, ne fournissent pas d’anticorps, pas de facteurs immunitaires ni d’hormones de croissance ou de globules blancs », tient-il à préciser. Il ajoute que les produits alternatifs d’alimentation ne sont pas facilement accessibles pour les foyers les plus vulnérables, les plus démunis ou les plus isolés. « Vers l’âge de 6 mois, le nourrisson commence à avoir des besoins d’énergie et de nutriments que le lait maternel ne peut plus satisfaire d’où le recours aux aliments de complément. Son développement lui permet aussi de s’alimenter autrement. Faute de complémenter son alimentation, on risque de compromettre sa croissance », avertit-il. A l’en croire, les enfants et les adolescents qui ont été allaités ont un taux moindre de surpoids et d’obésité, de meilleurs résultats aux tests d’intelligence et une meilleure fréquentation scolaire.
NGOYA NDIAYE