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Le modèle social est inéquitable selon le nouveau référentiel des politiques publiques. Pour preuve, il s’est agi de démontrer qu’il y a une forte pauvreté, une faiblesse des services publics et une concentration de 89% du PIB sur 0,3% du territoire notamment à Dakar.
Sur le plan socio-culturel, c’est une riche diversité ethnique et culturelle qui caractérise le pays. Celle-ci, nous dit-on dans le document, se reflète dans les langues, les coutumes et les pratiques culturelles variées. La nation sénégalaise est fondée sur le socle de ce patrimoine culturel.
Le français demeure la langue officielle du pays mais le wolof prend progressivement de l’importance en termes de langue de communication nationale, particulièrement dans les centres urbains. Sur le plan démographique, la population du Sénégal croît toujours à un rythme élevé variant entre 2,5% et 2,9% par année. Ainsi, l’effectif de la population est passé de 4 958 085 habitants en 1976 à 18 126 390 habitants en 2023. Malgré la jeunesse de la population (moins de 19 ans pour la moitié) qui constitue une vitalité démographique, l’exode rural essentiellement vers Dakar, puis l’émigration, y compris celle irrégulière sont là l’autre facette du modèle social du Sénégal.
L’exode rural massif entretient une urbanisation galopante, sur fond de boom démographique, ce qui constitue une tendance lourde pour le pays avec un taux d’urbanisation qui est passé de 34% en 1976 à plus de 54,7% en 2023. Sur le plan social, le pays a enregistré des efforts considérables dans le domaine de la santé ; ce qui a entrainé une hausse de l’espérance de vie à la naissance qui passe de 45 ans en 1960 à 68,9 ans en 2023.
PAUVRETE TOUJOURS GALOPANTE
Toujours en ce qui concerne le modèle socio-culturel du Sénégal, le référentiel SND-2025 n’a pas manqué d’évoquer ce phénomène multidimensionnel qu’est la pauvreté. Ainsi, l’on parle de différents angles où on peut l’examiner ; le revenu, les libertés individuelles, l’accès aux services sociaux de base entre autres. Au Sénégal, l’incidence de la pauvreté a baissé de seulement 5,3 p.p. entre 2011 et 2021, passant de 42,8% à 37,5%. Ceci étant, la profondeur de la pauvreté est plus accentuée en zone rurale (15,3%) qu’en milieu urbain (4,6%) ce qui met en exergue le manque d’équité territoriale, sociale, etc. dans les politiques publiques. Il faut aussi croire que le nombre de pauvres a augmenté de plus 200 000 individus alors que les 10% les plus riches détiennent près de la moitié (48%) du revenu national. A côté de tout cela, il faut souligner que le pays est caractérisé par des déséquilibres territoriaux importants entre les régions. En effet, la région de Dakar, qui s’étend sur 550 km2, soit 0,3% de la superficie totale, concentre à elle seule 80% des activités économiques.
INEGALITES TERRITORIALES
L’équité sociale demeure une grande ambition pour le Sénégal et c’est en ce sens que plusieurs programmes sont orientés sur l’inclusion sociale, l’équité territoriale et le développement communautaire, à l’image du Pudc, du Puma, de Promovilles, de la CMU, du Programme spécial de désenclavement (PSD). Nonobstant tous ces programmes, les disparités persistent encore en termes d’accès aux services sociaux de base et d’emploi. En effet, le taux d’activité, évalué à 65,1% en milieu urbain contre 60,3% en milieu rural. En ce qui concerne le taux d’emploi, il est plus élevé en milieu urbain (49,6%) contre 35,9% en milieu rural. Ce qui confirme l’existence d’une disparité territoriale due à un accès limité du monde rural aux services et aux infrastructures de base, même si la population est plus importante en milieu urbain. Sans oublier que les inégalités de genre soient encore persistantes, malgré plusieurs stratégies relatives à la promotion de la femme entreprises depuis 1982.
Mamadou Sow
