Impliqué dans un vaste trafic de drogue, Modou M. a été pris en possession de 250 de comprimés d’ecstasy. Le tribunal des flagrants délits de Dakar l’a condamné à purger une peine ferme de trois ans.
Modou M. avait un business florissant en Gambie où il avait deux magasins de vente d’encens. À un moment donné, son commerce a périclité. C’est alors que Modou a eu la malheureuse idée d’intégrer un vaste réseau de trafic de stupéfiant. Ses collaborateurs font la navette entre le Sénégal, la Gambie et l’Allemagne pour se procurer des comprimés d’ecstasy.
Informés, des éléments de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) ont pris en chasse un des distributeurs du dealer. Répondant au nom de Kassé, ce dernier recevra une commande de 75 pilules. C’est dans ces circonstances qu’il a contacté son principal fournisseur, Modou M., lequel s’est présenté à leur lieu de rendez-vous aux Parcelles Assainies. Au moment de mettre les 75 cachets à la disposition de Kassé, Modou sera interpellé par les limiers. Kassé a réussi, quant à lui, à passer entre les mailles du filet. Une fois dans l’appartement de Modou, les flics ont encore saisi 175 comprimés d’ecstasy. En garde à vue, Modou a avoué être un grand trafiquant de drogue.
À l’en croire, il traitait avec les nommés, Kassé, Macdollar et Abouli G. Il eut à se rendre en Gambie à trois reprises pour récupérer des commandes de 300 à 500 comprimés. Modou sera ainsi écroué le 12 septembre dernier pour offre ou cession de drogue, puis présenté au juge des flagrants délits de Dakar. Pour atténuer sa responsabilité pénale, Modou dira qu’il ignorait que l’ecstasy était de la drogue au moment de son adhésion dans le milieu interlope. « J’ai fait une erreur, je regrette. Au moment où mes collaborateurs me proposaient de vendre l’ecstasy, je ne savais pas que c’était de la drogue », a allégué le quadragénaire.
La procureure ne l’entend pas de cette oreille. Elle a décrit un réseau de trafic international de drogue. Ainsi, la parquetière a demandé au tribunal de se déclarer incompétent et d’opérer un renvoi devant la chambre criminelle. La défense ne partage pas cet avis. D’après les deux avocats, il n’y a aucun élément international dans ce dossier. L’infraction a été constatée aux Parcelles Assainies entre deux Sénégalais. Me Nguingue a estimé que le prévenu est tombé dans l’erreur. À cet effet, il a demandé au tribunal de lui faire bénéficier une application bienveillante de la loi pénale.
À l’issue des débats, le juge a tranché en faveur de la défense en rejetant l’exception. Statuant sur le fond, il a condamné le prévenu à trois ans d’emprisonnement ferme.
KADY FATY