ATEL:  Ce que cache la stratégie de l’opposition 

En portant l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) sur les fonts baptismaux ce jeudi 19 septembre, une bonne partie de l’opposition sénégalaise démontre sa capacité à s’organiser dans l’urgence pour faire face aux défis du moment. 

La plupart des partis politiques et des mouvements significatifs y sont représentés. S’agissant de l’Apr d’ailleurs, la présence de Amadou Bâ et ses anciens frères de parti s’y retrouvent d’ailleurs.  Qu’à cela ne tienne, ce sont plus de cent partis et mouvements qui sont dans cette structure avec la ferme volonté de se donner la main pour, disent-ils, assurer la transparence des élections. 

Pour ce faire, ils ont réclamé des concertations sur le processus et ont affiché leur nette détermination à déjouer ce qu’ils qualifient de manœuvres du pouvoir pour gagner les futures élections. Il s’agit de faire respecter une tradition républicaine bien sénégalaise. Ça, c’est le discours officiel. Mais, en toile de fond, il s’agit d’une démonstration de force, d’une opération de charme dans le souci de réussir, dans la mesure du possible, une alliance électorale alternative à la coalition Diomaye-Président. Eh oui. Le rêve de ces leaders est sans doute de pouvoir aller ensemble aux législatives, si possible, dans des listes communes. Car, ils ont compris au moins une chose: Ces élections seront gagnées par les coalitions les plus solides c’est-à dire les plus représentatives au niveau national. 

Or, pour ce faire, il faudra ratisser large. Et surtout s’entendre. Ce qui veut dire que leur adversaire le plus redoutable, celui du moment, c’est leur égo. S’ils surmontent cette difficulté, réussissent les investitures, ils auront plus de chance d’ intégrer l’Hémicycle. Il va sans dire que moins l’opposition sera divisée, plus elle aura de chance de convaincre et à surprendre. Car, l’absence de parrainages est une forme de piège qui peut pousser chacun à tenter sa chance. 

Or, face à une coalition comme Diomaye-Président et au dynamisme du Pastef, seule une opposition unie et organisée peut s’ériger en alternative digne de ce nom. C’est cela sans doute que Atel a compris.

Assane Samb