Dans le cadre de ses instances ordinaires les membres du Comité Exécutif National (CEN) du SAMES se sont réunis pendant deux jours à Toubacouta (Fatick) pour examiner les questions qui interpellent le secteur de la santé et de l’action sociale. Les toubibs ont posé plusieurs doléances sur la table.
Ainsi plusieurs sujets ont été étudiés avec les experts du Ministère de la Santé et de l’Action sociale notamment le projet de plan d’investissement dans le secteur de la santé, les réformes du secteur, l’état des lieux de la chirurgie dentaire au Sénégal et la syndicalisation chez les cadres.Le SAMES se félicite que ses alertes répétées soient enfin entendues à la faveur, malheureusement, de la pandémie à Covid-19 pour une souveraineté médicale et un investissement massif afin d’assurer les meilleurs soins à la population. Le SAMES encourage vivement la mise aux normes des structures de santé et leur montée en puissance qui pourront réduire les évacuations sanitaires et assurer la sécurité des populations. Le plan d’investissement présenté est ambitieux et pourrait permettre d’améliorer de manière notable la qualité des soins au Sénégal et réduire les déséquilibres entre les régions du pays. Cependant, le SAMES demande la définition d’un mécanisme de financement sûr qui permette la disponibilité des ressources nécessaires dans la durée. Des pistes de financements innovants devraient être explorées et, dans ce sens, les ressources minières et pétrolières devraient obligatoirement être mises à contribution. Les investissements devront aller de paire avec des réformes pertinentes et consensuelles dans le secteur et qui assureront la motivation des agents et leur maintien dans le secteur public. Le respect des engagements de l’État constitue un préalable à un climat social apaisé. L’adoption de la loi sur la retraite à 65 ans va dans ce sens et le SAMES demande à l’État d’appliquer les points d’accord résiduels dont les parcelles à usage d’habitation de la ZAC de Lac Rose, l’application des mesures correctrice en rapport les résultats de l’étude sur le système de rémunération, le statut des médecins en spécialisation et celui des internes et, enfin la gestion démocratique des ressources humaines. Le SAMES rappelle que l’ouverture des cliniques, des cabinets médicaux privés, des cabinets dentaires ou des officines reste une prérogative exclusive des agents de santé au Sénégal et cette disposition ordinale ne peut en aucun cas être remise en cause par une réforme pour éviter de transformer la santé en bien marchand quelconque loin de l’objectif de santé publique. Cependant le financement par le privé peut être ouvert et encadré pour disposer de grands hôpitaux modernes privés. BUREAU EXECUTIF NATIONAL SAMES En échange d’un statut approprié et de la garantie d’un système de gestion des carrières adapté des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, le SAMES pourra s’investir résolument vers une forme de revendication plus spécifiquement centrée sur les malades et la défense de l’outil de travail. L’efficacité des districts sanitaires dans la gestion des épidémies a fini de démontrer que le système actuel de la santé publique est très adapté pour faire face aux défis présents et à venir et, de ce fait, le SAMES appelle à son renforcement. Par ailleurs sachant qu’une mauvaise santé bucco-dentaire est à l’origine de nombreuses maladies, le SAMES demande à l’Etat de développer un programme éducationnel permanent à destination des enfants pour leur inculquer de bonnes habitudes en matière d’hygiène bucco-dentaire mais également de renforcer la Division de la santé bucco-dentaire du Ministère de la Santé et de l’Action sociale. La faiblesse du recrutement des chirurgiens-dentistes par la fonction publique aggravée par une dégradation de la formation due à l’insuffisance du matériel pédagogique à l’Institut d’odonto-stomatologie de Dakar pose de véritables problèmes de disponibilité de chirurgiens-dentistes dans les régions périphériques du Sénégal. C’est pourquoi le SAMES demande à l’Etat le recrutement volontariste des chirurgiens-dentistes pour résorber le gap de ressources humaines et lutter contre leur chômage et l’exercice illégal de cette profession. Le SAMES appelle également l’Etat à une large concertation dans ces réformes et à une parfaite rigueur dans l’investissement seul gage de succès pour un système de santé performant. Faut-il rappeler que les agents de santé sont parmi les rares agents de la fonction publique qui ne bénéficient pas de logement ? Cela constitue une des injustices que ces réformes devront corriger pour plus d’équité, de motivation et garantie de pérennité. En fin, le SAMES tient à rappeler, en tant que syndicat de cadres de la santé, son inscription résolue dans la réflexion et la proposition et reste disponible pour contribuer à améliorer le système de santé pour le bien-être de la population du Sénégal. Concernant la Covid-19, sachant que la saison actuelle est souvent propice aux maladies grippales, le SAMES appelle la population à redoubler de vigilance pour ne pas annihiler les résultats déjà engrangés et demande à l’Etat de d’entreprendre toutes les démarches nécessaires pour rendre disponible à temps le meilleur vaccin contre la convid-19 au Sénégal et d’assurer le financement régulier de l’achat des autres vaccins du programme élargi de vaccination (PEV) qui est la stratégie la plus efficace en matière de santé publique.